Les autres philosophes | Philosophie pour enfants ou adultes: Blaise Pascal

Blaise Pascal

L'inquiétante vérité métaphysique



Entre nous, et l'enfer ou le ciel, il n'y a que la vie entre deux, qui est la chose du monde la plus fragile.

Blaise Pascal, Pensées, S 185, L 152


La métaphysique est présente, comme le pensait Pascal, dans le moindre mouvement du cœur.

Maurice Merleau-Ponty, Sens et non-sens


En commémoration du quatrième centenaire (1623–2023) de la naissance de Blaise Pascal, et dans le cadre de l'exposition présentée au Musée d'Art Roger Quilliot de Clermont-Ferrand du 15 juin au 15 octobre 2023, Les mystères de Pascal (1623–1662), des ateliers philosophie pour enfants et des ateliers philosophie pour adultes auront lieu au musée clermontois.






Ateliers philosophie pour enfants (de 8 à 12 ans) :
Mardi 20 juin 2023, de 10h30 à 11h30 à l'école d'Enval, et à l'école Jean Zay de Clermont-Ferrand de 13h45 à 14h45 et de 15h à 16h
Mercredi 12 juillet 2023, de 14h30 à 15h30 : Une machine pourrait-elle penser ?
Mercredi 13 septembre 2023, de 14h30 à 15h30 : Qu'est-ce qu'un homme, dans les deux infinis ?
Mercredi 11 octobre 2023, de 9h30 à 11h : Qu'est-ce qu'un homme, dans les deux infinis ?

Ateliers philosophie pour adultes (à partir de 16 ans) :
Samedi 24 juin 2023, de 15h à 16h30 : Qu'est-ce qu'un homme, dans les deux infinis ?
Samedi 1ᵉ juillet 2023, de 15h à 16h30 : Qu'est-ce que l'esprit géométrique ?
Samedi 9 septembre 2023, de 15h à 16h30 : Une machine pourrait-elle penser ?
Samedi 14 octobre 2023, de 15h à 16h30 : Quelle est la vérité de la religion chrétienne ?

Conférence philosophique à la Médiathèque d'Issoire, mercredi 11 octobre 2023, de 18h à 19h30 : Blaise Pascal, L'inquiétante vérité métaphysique


Liens
Programme des événements clermontois sur le site officiel des 400 ans de Blaise Pascal
Blaise Pascal | 400 ans, Université Clermont Auvergne
Les conférences pascaliennes, du 13 janvier au 12 septembre 2023, au Lycée Blaise Pascal,
et sur la page YouTube Les Minutes de Port-Royal
Les Carrosses de Blaise Pascal, du 6 avril au 8 juin, et du 24 juin au 15 octobre 2023 au MARQ
L'année Blaise Pascal à Clermont-Ferrand, sur le site de Clermont Auvergne Tourisme
Pascal intempestif, Colloque international organisé par Claudine Tiercelin et Laurence Plazenet
du 5 au 6 octobre 2023 au Collège de France, Paris


Collection Un provincial nommé Blaise Pascal, dans Overnia, Bibliothèque numérique du patrimoine
(Portraits de Blaise Pascal, Blaise Pascal à l'honneur, Foi et Théologie,…)
Le Courrier Blaise Pascal, créé en 2019, succède au Courrier du Centre international Blaise Pascal, publié depuis 1979.
Centre International Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
Société des Amis de Port-Royal
Édition électronique en ligne des Pensées de Blaise Pascal,
créée par Dominique Descotes et Gilles Proust


Argumentaire par questions et réponses pascaliennes
en cours d'invention

« Esprit très mathématique et très métaphysique en même temps » (Leibniz), « misanthrope sublime », « fanatique », « sophiste » (Voltaire), « effrayant génie » (Chateaubriand), « le plus puissant ennemi qu'ait jamais eu la philosophie », « le sceptique, le pyrrhonien », « le premier qui a déclaré la guerre au cartésianisme et à toute philosophie », « janséniste, et janséniste conséquent », « l'exact logicien, les principes de Port-Royal admis » (Victor Cousin), « l'anti-Descartes », « l'adversaire, et le vainqueur de Descartes » (Édouard Berth), « cartésien », « anticartésien par son génie, postcartésien par sa culture » (Henri Gouhier), « la destitution de Descartes » (Jean-Luc Marion), « Descartes repris et subverti » (Vincent Carraud), « moderne », « antimoderne », « janséniste » (Laporte, Kolakowski), « anti-janséniste » (Blondel), « augustinien », « anti-augustinien », « le seul chrétien logique », « l'admirable logicien du christianisme », « la victime la plus instructive du christianisme » (Nietzsche), « absence totale de dialectique » (Michel Serres), « redoutable dialecticien » (Laurent Thirouin), « premier existentialiste »,…


Instabilité
du Divertissement (de penser) ou Ennui

Imagination
Misère et Grandeur de l'homme
Deux natures de l'homme    Une nature contradictoire
Deux infinis opposés
Effroi  Indignation  Ironie
Pensée    Inquiétude ou Indifférence métaphysique
envers le vrai bien

Esprit géométrique
Moi insubstantiel, indéfinissable et introuvable    Moi extérieur à soi
    Amour-propre    Amour de Dieu
    Concupiscence ou cupidité (trois espèces de la) :
libido sentiendi, libido sciendi, libido dominandi
Renversement du premier principe de l'ordre divin
Trois Ordres
des corps ; de la pensée et de l'esprit ; de la charité, du cœur et de l'amour

Conversion, du cœur (première, et seconde)
Augustin Jansénisme Port-Royal
Grâce divine     Libre arbitre humain et divin
Pascaline  La machine arithmétique

Chaque occurrence d'un concept pascalien est localisable via les touches cmd et F ou Ctrl et F du clavier.




Par l'espace, et par la pensée

Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie.
Je vois ces effroyables espaces de l'univers qui m'enferment
Par l'espace l'univers me comprend et m'engloutit comme un point,
par la pensée je le comprends.

Blaise Pascal, Pensées, S 233, S 681, S 145

Il s'agit d'un processus [la destruction du Cosmos et du Monde, la géométrisation et l'infinitisation de l'espace et de l'Univers] plus profond et plus grave en vertu duquel l'homme a perdu sa place dans le monde ou, plus exactement peut-être, a perdu le monde même qui formait le cadre de son existence et l'objet de son savoir, et a dû transformer et remplacer non seulement ses conceptions fondamentales mais jusqu'aux structures mêmes de sa pensée.

Ainsi à la vieille et célèbre quaestio disputata : pourquoi Dieu n'a-t-il pas créé un monde infini ? – question à laquelle les scolastiques du Moyen Âge donnèrent une très bonne réponse, notamment en niant la possibilité même d'une créature infinie – Giordano Bruno répond simplement, et il est le premier à le faire : Dieu le fit. Et même : Dieu ne pouvait faire autrement.

Alexandre Koyré, Du Monde clos à l'Univers infini,
Avant-propos ; et ch. 2 : L'astronomie nouvelle et la nouvelle métaphysique, p. 64
Selon que l'Univers est infini ou le Monde fini, le Monde est centré ou l'Univers décentré. À ces options fondamentales concurrent toutes les décisions portant sur la configuration, le mouvement et l'équilibre cosmiques, c'est-à-dire toutes les décisions portant sur les concepts géométriques, mécaniques et astronomiques. […] Qu'on me permette ce blasphème philosophique, mais la Révolution copernicienne a peu de poids eu égard à ce bouleversement général : il ne s'agit pas de l'hypothèse solaire ou terrestre, mais, plus profondément, de savoir s'il y a un centre ou s'il n'y en a pas. Cette question engage toute la science, la vision globale du monde et le destin de l'homme. Elle engage à coup sûr tout le siècle classique.

Ici, l'événement décisif réside, nous semble-t-il, dans le transfert du point privilégié du centre de la configuration au point de vue sous lequel on la voit.

Michel Serres, Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques,
Troisième partie : Le point fixe, ch. 1 : Le paradigme pascalien, p. 649-50 ; p. 655

En abrégé, les modèles explicatifs de la raison des effets comportent tous un point, qui a puissance d'ordonner les contraires, ce point est centre (carrés arithmétiques), site (sections coniques), point d'appui (balance). Mais la surcharge la plus forte est ici, incontestablement, celle du point de vue. Pour classer les effets, pour en trouver la raison, il faut disposer d'un lieu, à partir duquel le désordre apparent s'organise en un ordre réel : ce lieu est le sommet du cône, et l'expression « selon qu'on a de lumière » rapproche invinciblement tout le schéma de la géométrie perspective issue de Desargues, qui est aussi une géométrie de l'ombre et de la lumière, comme nous l'avons déjà vu. Le modèle arguésien fait de toute courbe conique une métamorphose du cercle, institue un ordre composé entre le Même et l'Autre : d'où le rapprochement (La. 122, 81) entre l'image du cercle sans fin, et notre degré de lumière. Ce triomphe de la géométrie du cône sur la géométrie du plan, d'un espace polarisé sur un espace homogène et isotrope, triomphe qui porte raison (conique) des effets (planaires), permet d'expliquer le fameux passage sur le roseau pensant : « Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignité, mais c'est du règlement de ma pensée. Je n'aurais point d'avantage en possédant des terres. Par l'espace l'univers me comprend et m'engloutit comme un point : par la pensée, je le comprends » (La. 113, 77). La géométrie euclidienne me propose un espace homogène où tous les points sont équivalents, où tous les points sont nuls, au regard de la composition spatiale : où que je sois, je suis englouti, d'où l'errance (pour la référence), l'angoisse (devant l'infini), la misère (pour la nullité). La géométrie arguésienne me propose au contraire un espace où la référence est le point de vue sous lequel les variétés désordonnées du premier viennent à législation. Ici, le point comprend l'espace, là l'espace comprend le point ; le jeu sur le mot « comprendre » est également géométrique, soit inclusion, soit vision et, déjà, pensée. De sorte que le dualisme de l'univers et de la pensée, du réalisme et de l'idéalisme, a pour support rigoureux le dualisme des géométries grecque et arguésienne, ou, mieux, la dualité du point et de l'espace. Seule la révolution introduite par Desargues en mathématiques permet de concevoir un point « comprenant » l'espace, dans un espace qui comprend le point.

Michel Serres, Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques,
Troisième partie : Le point fixe, ch. 1 : Le paradigme pascalien, p. 692-93

à suivre…


L'homme est une nature contradictoire et contraire à lui-même
Quelle chimère est-ce donc que l'homme, quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige, juge de toutes choses, imbécile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers !
Blaise Pascal, Pensées, S 164, L 131

Une capacité vide, une capacité et son impuissance, incapable d'ignorer et incapable de savoir, vérité et mensonge, volonté de vérité et négligence envers la vérité, volonté de vérité et vie mensongère, volonté du bonheur et divertissement,
Notre nature nous est contraire. Nous sommes contraires à notre nature.

Capacité vide : de quoi ? Capacité à la grâce (ou capable d'un amour infini), et vide de la corruption (ou amour-propre). Cette coexistence contradictoire renvoie à une double impossibilité : impossibilité à renoncer, et impossibilité à posséder.


Comment comprendre
la marque et la trace toute vide du véritable bonheur ?
Comment comprendre que nous ayons une capacité naturelle [?] au vrai et au bonheur mais qu'elle soit vide ? Que le bien et le vrai soient pour l'homme à l'état de marque et de trace vide ? […]
La notion de « marque et trace toute vide » est à peine pensable, puisque la trace ou la marque n'existent qu'en tant qu'elles font immédiatement référence à ce dont elles portent l'empreinte. Comment dès lors peuvent-elles être à la fois présence en creux de cet objet auquel elles renvoient et être vides ? […] Ce serait donc des signes, mais qui n'autoriseraient pas une reconduction au signifié. Cela permettrait de comprendre pourquoi nous avons une idée du bonheur et une image de la vérité sans avoir ni connaissance, ni jouissance
Laurence Devillairs, Philosophie de Pascal : Le principe d'inquiétude, p. 281-283


L'idée que nous avons de la vérité n'a aucune puissance déductive […]. De cette idée de la vérité, je ne peux déduire aucune connaissance, aucune proposition, aucun raisonnement, et donc aucune science. Cette idée de vérité est vide de sa propre définition – contrairement à ce qu'est une idée claire et distincte chez Descartes, dont la seule intellection donne l'essence de la chose
Laurence Devillairs, Philosophie de Pascal : Le principe d'inquiétude, p. 284


2ᵉ question : Qu'est-ce que l'esprit géométrique ?
Infini logique et Logique de l'infini

Ces choses étant bien entendues, je reviens à l'explication du véritable ordre, qui consiste, comme je disais, à tout définir et à tout prouver.
Certainement cette méthode serait belle, mais elle est absolument impossible : car il est évident que les premiers termes qu'on voudrait définir, en supposeraient de précédents pour servir à leur explication, et que de même les premières propositions qu'on voudrait prouver en supposeraient d'autres qui les précédassent ; et ainsi il est clair qu'on n'arriverait jamais aux premières.
Blaise Pascal, De l'esprit géométrique

Quelle est la méthode de démonstration des vérités ? Quelle serait la méthode parfaite ?
Mais… est-elle impossible ?, s'inquiète Pascal. Or voici que Pascal répond : Oui.
Pourquoi ? Car, dit-il, dans l'ordre de la pensée, des propositions, et des idées, auxquelles les propositions se réduisent, vous ne pourrez pas trouver quelque chose qui soit absolument simple, c'est-à-dire logiquement indivisible.
Comme dans l'univers, dans l'ordre de l'espace, les idées et les propositions vont, dans l'ordre logique de la pensée, à l'infini, dit Pascal, sans jamais pouvoir trouver un terme à l'infini, ni à l'infiniment petit, ni à l'infiniment grand.

Or, en niant cela, Pascal s'oppose à ce que toute une tradition de philosophes affirme :
Et qu'il y a un terme absolu, en-deçà duquel la pensée ne peut plus descendre, et que la pensée peut penser, fût-ce autrement que par une définition : l'être, ou l'infini. Qu'il y a une fin à l'analyse logique des propositions et des concepts, dans la direction des plus simples et du plus simple de tous ;
Descartes : La pensée s'analyse en l'idée ; l'idée s'analyse doublement en opération de l'entendement et en être de la chose pensée ; la chose pensée, et la chose pensante elle-même, s'analyse en infinie ou finie. En dernière analyse logique, toute idée et toute chose se réduit donc à la première et la plus positive de toutes les idées, l'idée de l'infini.

Et qu'il y a un terme absolu, au-delà duquel la pensée ne peut plus s'élever, et que la pensée peut penser, fût-ce autrement que par une définition : quelque chose dont rien de plus grand ne peut être pensé, dit Anselme, à la suite d'Augustin ; l'idée de l'infini, dit Descartes, qui est en même temps, la première de toutes les idées, la plus claire et distincte de toutes les idées, à laquelle toute idée, toute autre idée de choses finies, en dernière analyse logique, se réduit.
Et que, comme dans l'ordre logique de la pensée, dans l'ordre physique, le Monde est clos.

Quel est le sens de l'infini ?
Les deux concepts de l'infini

Par quel raisonnement Pascal parvient-il à la conséquence de l'impossibilité de la méthode parfaite ou du véritable ordre ?
P1 : La méthode parfaite est infinie.
Méthode parfaite implique, nécessairement, méthode infinie.
Pourquoi ? Car perfection implique (double) infinité, comme imperfection implique finitude.
Ici, il est remarquable que le raisonnement ne se fonde pas sur l'argument de la finitude de l'homme, mais sur la nature (doublement infinie) de la vérité elle-même :
P2 : Le nombre des propositions et des idées va, doublement, à l'infini.
P3 : La méthode parfaite est donc interminable, et, surtout, ne peut être commencée.
Car il n'y a pas de commencement, pas de commencement absolu, ni dans l'ordre des principes logiques, ni dans l'ordre des idées.
Pourquoi ? Car infini signifie « ce hors de quoi il y a toujours quelque chose », « ce à quoi quelque chose peut toujours être ajouté ».
Conséquence : La méthode parfaite est donc absolument impossible.

Mais infini signifie-t-il « ce à quoi quelque chose peut toujours être ajouté », ou bien, au contraire, « ce à quoi rien ne peut être ajouté » ? L'infini est-il un concept négatif, signifiant la potentialité, l'imperfection, l'inachèvement et l'incomplétude, ou bien est-il, au contraire, un (ou plutôt, le) concept positif (par excellence), signifiant l'actualité, la totalité, et la perfection absolue ?
…ou bien enfin, l'infini signifie-t-il logiquement, pour Pascal, non pas l'un ou l'autre, mais l'un et l'autre ?

Question qui ne contredit pas Pascal, mais le confirme, semble-t-il, puisqu'il s'agit justement d'une division logique supplémentaire dans le concept d'infini lui-même, qui appelle encore d'autres divisions logiques supplémentaires, d'abord celle de « quelque chose » et de « rien ».
Jusqu'où les propositions et les termes « premiers » se divisent-ils logiquement ? La division logique se poursuit-elle à l'infini ?

La division logique parvient-elle à quelque chose qui soit absolument simple,
logiquement indivisible ?
Contradiction de la division logique et du logiquement indivisible
Quelque chose
(τὶ, aliquid, non-nihil)
Rien
(nihil negativum)
Détermination modale
de l'être et du néant
le possible l'impossible
Que signifie être possible ?
Double détermination médiévale du possible
Définition causale
du possible et du nécessaire
Possible
Ce dont l'être
nécessite une cause
Nécessaire
Ce dont l'être
ne nécessite pas de cause
Définition logique
du possible et de l'impossible
Possible
Ce qui ne répugne pas
à la nature de la chose (shay’, res)
Impossible
Ce qui implique
répugnance ou contradiction
Détermination temporelle
du sens
de la contradiction
Principe de non contradiction :
Il est impossible que le même
appartienne et n'appartienne pas au même,
en même temps et au même sens.
(Aristote, Métaphysique, Γ 3, 1005b)

La division conduit donc au concept de temps, qu'il faudra lui-même diviser à nouveau…

Le concept de chose se divise lui aussi ainsi :

Quel est le sens de la chose (shay’, res) ou de la « réalité » ?
Avicenne
(c. 970–1037)
l'étant (ὂν, ens, mawjûd) signifie
l'existence (al-wujūd)
La chose (shay’, res) ou réalité (ḥaqīqa) signifie
l'essence (annīya) ou la quiddité (māhiyya)
seulement, et inséparable de l'existence
René Descartes
(1596–1650)
le néant signifie
l'impossible
La chose ou réalité signifie
la substance, définie comme :
ce qui est par soi intelligible et apte à exister



C’est une chose étrange qu’ils [les hommes] ont voulu comprendre les principes des choses et de là arriver jusqu’à connaître tout, par une présomption aussi infinie que leur objet. Car il est sans doute qu’on ne peut former ce dessein sans une présomption ou sans une capacité infinie, comme la nature.
Quand on est instruit, on comprend que, la nature ayant gravé son image et celle de son auteur dans toutes choses, elles tiennent presque toutes de sa double infinité. C’est ainsi que nous voyons que toutes les sciences sont infinies en l’étendue de leurs recherches, car qui doute que la géométrie, par exemple, a une infinité d’infinités de propositions à exposer ? Elles sont aussi infinies dans la multitude et la délicatesse de leurs principes, car qui ne voit que ceux qu’on propose pour les derniers ne se soutiennent pas d’eux‑mêmes et qu’ils sont appuyés sur d’autres qui, en ayant d’autres pour appui, ne souffrent jamais de dernier ?
Mais nous faisons des derniers qui paraissent à la raison comme on fait dans les choses matérielles où nous appelons un point indivisible celui au‑delà duquel nos sens n’aperçoivent plus rien, quoique divisible infiniment et par sa nature.
De ces deux infinis des sciences celui de grandeur est bien plus sensible, et c’est pourquoi il est arrivé à peu de personnes de prétendre à traiter toutes choses. Je vais parler de tout, disait Démocrite.
Mais l’infinité en petitesse est bien moins visible. Les philosophes ont bien plutôt prétendu d’y arriver, et c’est là où tous ont achoppé. C’est ce qui a donné lieu à ces titres si ordinaires, Des principes des choses, Des principes de la philosophie, et aux semblables aussi fastueux en effet, quoique moins en apparence que cet autre qui crève les yeux : De omni scibili. On se croit naturellement bien plus capable d’arriver au centre des choses que d’embrasser leur circonférence, et l’étendue visible du monde nous surpasse visiblement. Mais comme c’est nous qui surpassons les petites choses nous nous croyons plus capables de les posséder, et cependant il ne faut pas moins de capacité pour aller jusqu’au néant que jusqu’au tout. Il la faut infinie pour l’un et l’autre, et il me semble que qui aurait compris les derniers principes des choses pourrait aussi arriver jusqu’à connaître l’infini. L’un dépend de l’autre et l’un conduit à l’autre. Ces extrémités se touchent et se réunissent à force de s’être éloignées et se retrouvent en Dieu, et en Dieu seulement.

Blaise Pascal, Pensées, S 230, L 199

L'ordre de l'opposition
Quelle est la Logique des contrariétés et de la contradiction ?
La Logique des deux infinis opposés est-elle, et n'est-elle pas, dialectique ?
Opposés ? Opposés
Deux infinis opposés
Infini de petitesse
divisibilité à l'infini

dans l'ordre physique de l'Univers ou de l'espace
dans l'ordre logique de la pensée
point de perspective Deux infinis opposés
Infini de grandeur
extension à l'infini

dans l'ordre physique de l'Univers ou de l'espace
dans l'ordre logique de la pensée
Instabilité du divertissement
par l'agitation
exemple : par la chasse

ses divertissements
sont infiniment moins raisonnables
Inquiétude
de la pensée

ironie ?
pari ?
Instabilité du divertissement
qui tend au repos
exemple : à la prise

que son ennui
Épictète
Entretien avec M. de Sacy

logique du dogmatique
Pascal
histoire philosophique
de la philosophie

La nature confond les pyrrhoniens
et la raison confond les dogmatiques
Montaigne
Entretien avec M. de Sacy

logique du sceptique,
autre (du) dogmatique
Misère de l'homme ? Grandeur de l'homme
? ? ?



3ᵉ question : Qu'est-ce que le Jansénisme ?
Dieu, Augustin, l'Augustin de Jansénius, Port-Royal, et Pascal

On ne saurait comprendre la suite des théorèmes, corrolaires et scholies qui font, à certains égards, du Jansénisme une sorte de géométrie idéologique, sans dégager d'abord, par analyse régressive, le lemme initial. […]
Qu'est-ce, en effet, qui est secrètement, mais constamment enveloppé dans l'arrière-fond de la doctrine ? Ce n'est pas, quoi qu'on dise ordinairement, le Dieu sombre et terrible, la nature toute corrompue et mauvaise. Non ; bien au contraire, c'est l'immense libéralité du Créateur ; c'est la force congénitale de la raison et de la volonté antérieurement à la chute ; c'est l'exaltation première de l'humanité considérée en son essence, en son unité, en son intégrité, en sa solidarité ; c'est l'incorporation de l'ordre surnaturel et de la destinée divine au fond normal de cette nature humaine prise en bloc. La corruption radicale de l'homme actuel et son impuissance foncière à ne pas errer, à ne pas pécher, résultent précisément de la grandeur originelle du don, de la libéralité du donateur, de la liberté décisive du donataire. Plus l'élan primitif a été puissant, plus la chute a été meurtrière. Plus nous avions reçu, plus nous avons perdu. Plus nous étions, moins nous sommes. Et c'est justice : justice, suite de bonté.


Y a-t-il une analogie entre la logique (et la théologie) concluant de l'infinité de Dieu à l'Univers infini («Du Monde clos à l'Univers infini»), et la logique et la théologie janséniste, concluant d'une certaine conception janséniste (préciser) de Dieu à la Gloire divine de l'homme, et à sa corruption inversement proportionnelle, radicale, et donc à l'impossibilité du salut sans la Grâce ?

Infinité de Dieu → Univers infini
Infinité de Dieu → Gloire divine de l'homme, et corruption inversement proportionnelle, et gratuité absolue de la Grâce divine

Quel est le sens de la conséquence janséniste ?
«Surnaturalisation» de l'homme ? «Déification» ? «Naturalisation» du «surnaturel» ?
Et, est-ce une dénaturation ?


Pour l'établissement dudit système, les Port-Royalistes sont unanimes à rejeter la méthode scolastique, en tant qu'elle essaie de soumettre la théologie au raisonnement humain, qu'ils se fient à la seule autorité de la Tradition, […] ; que, s'ils s'attachent de préférence à Saint Augustin (dont ils ne consentent point à séparer Thomas d'Aquin), c'est que Saint Augustin, par l'approbation qu'il a reçue et de tous les Pères, et des Papes, et des Conciles, peut être réputé, dans les matières de la grâce, le représentant fidèle de la Tradition, « la langue de l'Église » ; qu'ainsi, […] ils n'ont jamais eu d'autre but que de restituer dans sa teneur intégrale, à l'encontre du Protestantisme et du Molinisme, […] la Vérité Catholique.
Cette Vérité Catholique, selon eux, a pour centre la notion de la grâce, conçue comme l'opération toute-puissante de Dieu au plus intime de l'âme, ou plutôt comme la transfusion […] de la volonté divine dans la volonté humaine […]. C'est cela qu'évoque l'expression scolastique de grâce efficace par elle-même. Et la défense de la grâce efficace a toujours été, réserve faite des querelles de mots et des procès de personnes, le seul point doctrinal en cause dans les controverses dites du Jansénisme. « Défendre la grâce efficace », c'est-à-dire : d'une part, expliquer pourquoi le don d'une telle grâce est nécessaire à la nature humaine, et comment il s'accorde, soit avec le libre arbitre de la créature, soit avec la justice et la bonté du Créateur ; d'autre part, déterminer ce que peuvent et doivent être, sous l'action d'une telle grâce, la vie morale du Chrétien et la conduite de la Société Chrétienne : voilà tout le programme de la Théologie de Port-Royal.


Un complexe de questions et de réponses
Comment est-il possible, ou impossible, ou nécessaire, de concilier la Grâce divine avec le libre arbitre (corrompu) de l'homme ?
Comment est-il possibe, ou impossible, ou nécessaire, de concilier la Grâce divine avec la vérité morale ?
Quelles sont nos croyances en nos propres pouvoirs moraux ?
Dans quelle mesure pouvons-nous nous sauver par nous-mêmes ?

Dieu nous doit-il quelque chose, ou rien ?

D'où l'homme, ou plutôt Adam, a-t-il chuté, et jusqu'où l'homme est-il déchu ?
Quel est le sens de la chute ?
Quel est le sens du salut, dont le sens est inséparable du sens de la chute ?
Que signifie la chute, quant au sens et au statut de la morale, de la vérité morale et de la connaissance morale, après, et avant, la chute ?
Qu'y a-t-il, avant la morale, avant la vérité morale, et avant la connaissance du bien et du mal ?
Quel est le sens de la morale, quant au salut de l'homme et à la Grâce divine ?
La Grâce divine est-elle « par-delà le bien et le mal » ?

Cette question suppose, notamment, la première question : Qu'est-ce qu'un homme, avant et après la chute ?

Pourquoi l'Église catholique a-t-elle condamné l'enseignement de saint Augustin, le docteur de la Grâce ?


Le conflit [entre jésuites et jansénistes] surgissait à propos des fondements spirituels du christianisme. Il peut appraître comme la résurrection, dans un contexte culturel spécifique, d'un interminable conflit inscrit dans les racines du christianisme, dans l'ambiguïté de l'idée même de création. La nature est la splendide œuvre d'art divine et, en tant que telle, elle doit être bonne et admirable. Pourtant, en créant la nature, Dieu a révélé la faille infinie existant entre le créateur et sa production. La nature manifeste Dieu, mais, confrontée au créateur infini, elle apparaîtra toujours misérable et indigne, même sans tenir compte de sa souillure par le péché originel. Si nous soulignosn de façon optimiste la continuité entre Dieu et le monde, cela nous rend susceptibles de céder à la philosophie moliniste ; si nous percevons l'abîme effrayant qui sépare Dieu de tout ce qui n'est pas lui, l'image augustino-janséniste du monde nous semblera valable ; […] L'opposition etnre jésuites et jansénistes, même déclenchée par accident, exprimait cette tension dans un langage façonné par l'histoire alors récente de la Contre-Réforme : comme un problème de la grâce face au libre arbitre. Nous retrouvons le même conflit dans le christianisme actuel, mais centré sur d'autres questions et exprimé dans un autre langage.

Leszek Kolakowski, Dieu ne nous doit rien,
Brève remarque sur la religion de Pascal et l'esprit du jansénisme, p. 93


Dossier de lectures philosophiques
Maurice Blondel, Le Jansénisme et l'anti-Jansénisme de Pascal, Troisième centenaire de la naissance de Blaise Pascal, numéro exceptionnel de la Revue de Métaphysique et de Morale, avril-mai 1923.
Jean Laporte, Pascal et la doctrine de Port-Royal, Id.
Léon Chestov, La Nuit de Gethsémani. Essai sur la philosophie de Pascal
Philippe Sellier, Pascal et saint Augustin
Leszek Kolakowski, Dieu ne nous doit rien : Brève remarque sur la religion de Pascal et l’esprit du jansénisme
Pierre Magnard, Pascal. La clé du chiffre. Recension de Bernard M.-J. Grasset. Recension de Thibaut Gress
Simon Icard, Jansénius lecteur de saint Augustin. Autour des cinq propositions condamnées



4ᵉ question : Quelle est
la vérité
de la religion chrétienne ?


La vraie nature de l'homme, son vrai bien, la vraie vertu et la vraie religion sont choses dont la connaissance est inséparable.

Nous souhaitons la vérité [entendez, la vérité métaphysique, qui comprend et fonde la vérité morale, précise Jean Laporte] et nous ne trouvons qu'incertitude. Nous cherchons le bonheur et ne trouvons que misère et mort.

Blaise Pascal, Pensées, S 12 et S 20

La quatrième question et sa réponse s'ensuit logiquement dans la pensée de Pascal de la réponse à la première question : Qu'est-ce qu'un homme, dans les deux infinis ?

Les grandeurs et les misères de l’homme sont tellement visibles qu’il faut nécessairement que la véritable religion nous enseigne et qu’il y a quelque grand principe de grandeur en l’homme et qu’il y a un grand principe de misère.
Il faut encore qu’elle nous rende raison de ces étonnantes contrariétés.
Il faut que pour rendre l’homme heureux elle lui montre qu’il y a un Dieu, qu’on est obligé de l’aimer, que notre vraie félicité est d’être en lui et notre unique mal d’être séparé de lui, qu’elle reconnaisse que nous sommes pleins de ténèbres qui nous empêchent de le connaître et de l’aimer, et qu’ainsi nos devoirs nous obligeant d’aimer Dieu et nos concupiscences nous en détournant, nous sommes pleins d’injustice. Il faut qu’elle nous rende raison de ces oppositions que nous avons à Dieu et à notre propre bien. Il faut qu’elle nous enseigne les remèdes à ces impuissances et les moyens d’obtenir ces remèdes. Qu’on examine sur cela toutes les religions du monde, et qu’on voie s’il y en a une autre que la chrétienne qui y satisfasse.
[…]
Mais vous n’êtes plus maintenant en l’état où Je vous ai formés. J’ai créé l’homme saint, innocent, parfait. Je l’ai rempli de lumière et d’intelligence. Je lui ai communiqué ma gloire et mes merveilles. L’œil de l’homme voyait alors la majesté de Dieu. Il n’était pas alors dans les ténèbres qui l’aveuglent, ni dans la mortalité et dans les misères qui l’affligent. Mais il n’a pu soutenir tant de gloire sans tomber dans la présomption, il a voulu se rendre centre de lui‑même et indépendant de mon secours. Il s’est soustrait de ma domination et, s’égalant à moi par le désir de trouver sa félicité en lui‑même, je l’ai abandonné à lui, et révoltant les créatures qui lui étaient soumises je les lui ai rendues ennemies, en sorte qu’aujourd’hui l’homme est devenu semblable aux bêtes et dans un tel éloignement de moi qu’à peine lui reste-t-il une lumière confuse de son auteur, tant toutes ses connaissances ont été éteintes ou troublées. Les sens indépendants de la raison et souvent maîtres de la raison l’ont emporté à la recherche des plaisirs. Toutes les créatures ou l’affligent ou le tentent, et dominent sur lui ou en le soumettant par leur force ou en le charmant par leur douceur, ce qui est une domination plus terrible et plus injurieuse.
Voilà l’état où les hommes sont aujourd’hui. Il leur reste quelque instinct impuissant du bonheur de leur première nature, et ils sont plongés dans les misères de leur aveuglement et de leur concupiscence qui est devenue leur seconde nature.
De ce principe que je vous ouvre vous pouvez reconnaître la cause de tant de contrariétés qui ont étonné tous les hommes et qui les ont partagés en de si divers sentiments. Observez maintenant tous les mouvements de grandeur et de gloire que l’épreuve de tant de misères ne peut étouffer, et voyez s’il ne faut pas que la cause en soit en une autre nature.

Blaise Pascal, Pensées, L 149, S 182


Quelle est la Logique des contrariétés et de la contradiction ?
Première nature et seconde nature de l'homme
Grandeurs
Bonheur, béatitude, vraie félicité
Être en Dieu
Amour de Dieu, Charité
Connaissance de Dieu, Illumination
Sainteté
Innocence
Perfection
Gloire
Immortalité
Misères
Malheur, Mal
Séparation et éloignement de Dieu
Amour-propre et concupiscences
Ténèbres, aveuglement, confusion et ignorance
Présomption
Culpabilité
Orgueil
Abandon à soi-même
Mort


La religion chrétienne enseigne donc aux hommes ces deux vérités, et qu'il y a un Dieu dont les hommes sont capables, et qu'il y a une corruption dans la nature qui les en rend indignes. Il importe également aux hommes de connaître l'un et l'autre de ces points, et il est également dangereux à l'homme de connaître Dieu sans connaître sa misère et de connaître sa misère sans connaître le Rédempteur qui l'en peut guérir. Une seule de ces connaissances fait, ou la superbe des philosophes, qui ont connu Dieu et non leur misère, ou le désespoir des athées, qui connaissent leur misère, sans Rédempteur.
[…] Qu'on examine l'ordre du monde sur cela, et qu'on voie si toutes choses ne tendent pas à l'établissement des deux chefs de notre religion !
Blaise Pascal, Pensées, S 690

Si
Logique et Théologie pascalienne de la conséquence
Il [Dieu] se découvre à ceux qui le cherchent, parce que les hommes sont tout ensemble indignes de Dieu et capables de Dieu, indignes par leur corruption, capables par leur première nature. […]
S'il n'y avait point d'obscurité, l'homme ne sentirait pas sa corruption. S'il n'y avait point de lumière, l'homme n'espèrerait point de remède.
Blaise Pascal, Pensées, S 690, L 438

Pascal affirme en effet que la religion chrétienne est vraie en ce qu'elle est contre la nature.
Laurence Devillairs, Philosophie de Pascal. Le principe d'inquiétude, p. 277


Tous les mouvements de la nature sont dominés par l'amour de soi.


5ᵉ question : Une machine pourrait-elle penser ?
Mécanique, Arithmétique, et Logique

Cet ouvrage [la Pascaline] a été considéré comme une chose nouvelle dans la nature, d'avoir réduit en machine une science qui réside tout entière dans l'esprit, et d'avoir trouvé le moyen d'en faire toutes les opérations avec une entière certitude, sans avoir besoin du raisonnement.

Gilberte Périer, La vie de Monsieur Pascal, p. 576



Dossier de lectures philosophiques
Voltaire, Lettres philosophiques, Lettre XXV, Sur les Pensées de M. Pascal
Victor Cousin, Du scepticisme de Pascal, première (1844) et seconde (1845) partie
Paul Janet, Le scepticisme moderne – Pascal et Kant
Troisième centenaire de la naissance de Blaise Pascal, numéro exceptionnel de la Revue de Métaphysique et de Morale, avril-mai 1923. Textes de Maurice Blondel, Léon Brunschvicg, Jacques Chevalier, Jean Laporte, Frédéric Rauh, Miguel de Unamuno
Léon Brunschvicg, Le génie de Pascal
Léon Chestov, La Nuit de Gethsémani. Essai sur la philosophie de Pascal
Jean Laporte, Le cœur et la raison selon Pascal, article de 1927, livre de 1950
Alexandre Koyré, Du Monde clos à l'Univers infini
Henri Gouhier, Pascal. Commentaires
Id., Pascal et les humanistes chrétiens
Id., Cartésianisme et augustinisme au XVIIᵉ siècle
Id., Blaise Pascal. Conversion et Apologétique
Geneviève Rodis-Lewis, Les trois concupiscences
Michel Serres, Le système de Leibniz et ses modèles mathématiques, Troisième partie : Le point fixe
Louis Marin, La Critique du discours. Sur la Logique de Port-Royal et les Pensées de Pascal
Jean-Claude Brisville, L'Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le jeune
Philippe Sellier, Pascal et saint Augustin
Jean-Louis Gardies, Pascal entre Eudoxe et Cantor
29 janvier 1994, Clermont-Ferrand : Journée sur les Pensées, dans le Courrier du Centre international Blaise Pascal. Textes de Dominique Descotes, Jean Mesnard, Antony McKenna, Christian Meurillon, Philippe Sellier, Laurent Thirouin, Thérèse Goyet

Leszek Kolakowski, Dieu ne nous doit rien : Brève remarque sur la religion de Pascal et l’esprit du jansénisme
Journée d’étude sur la notion de Raison des effets, dans le 20ᵉ Courrier du Centre international Blaise Pascal, à l'occasion de ses 20 ans (1979–1999)
Antoine Compagnon, Le funeste Pascal
Jean-Louis Bischoff, Dialectique de la misère et de la grandeur de l'homme chez Blaise Pascal
Pierre Magnard, Pascal. La clé du chiffre. Recension de Bernard M.-J. Grasset. Recension de Thibaut Gress.
Claude-Henri Rocquet et Sylvestre Bouquet, Visite d’un jeune libertin à Blaise Pascal
Jean-Pascal Gay, Morales en conflit. Théologie et polémique au Grand Siècle (1640–1700)
Laurent Thirouin, Le hasard et les règles : Le modèle du jeu dans la pensée de Pascal
Id., Pascal ou le défaut de la méthode. Lecture des Pensées selon leur ordre
Vincent Carraud, Pascal et la philosophie
Id., L'invention du moi
Id., Pascal, dans Le Néant. Contribution à l'histoire du non-être dans la philosophie occidentale
Id., Pascal : de la certitude
Gérard Lebrun, Pascal. Tours, détours et retournements
Lucie Lebreton, Nietzsche, lecteur de Pascal : « le seul chrétien logique »
Alberto Frigo, Un adversaire accompli : Nietzsche, Pascal et le sort du christianisme
Laurence Devillairs, Philosophie de Pascal : Le principe d'inquiétude