L'être
Socrate, lui, cherchait l'essence, | Et, en vérité, ce qui est toujours recherché, autrefois et à présent, la question aporétique qui se pose toujours : Qu'est-ce que l'étant ? (τί τὸ ὄν), revient à la question : Qu'est-ce que l'essence ? (τίς ἡ οὐσία) […] C'est pourquoi il faut, pour nous aussi, que notre principale et première et pour ainsi dire unique quête soit d'étudier, concernant l'étant pris en ce sens, ce que c'est. |
Argumentaire par questions et réponses
en cours d'invention
en cours d'invention
1ᵉ question : Qu'est-ce que l'essence ?
Qu'est-ce que l'essence ? Première réponse d'Aristote : L'essence est la première et la principale des catégories.
L'antique question de l'être se pose dans l'horizon logique de la parole (λόγος), en laquelle l'être se dit et se pense. En quels sens l'être se dit-il dans la parole ? L'essence s'inscrit dans la double division, à la fois logique et métaphysique, des catégories et des prédicables :
Qu'est-ce que l'essence ? En quels sens logique l'être se dit-il dans la parole ? La division des dix catégories et des cinq prédicables par Aristote | ||
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2) Qu'est-ce que les genres premiers ou suprêmes ? Les dix catégories (κατηγορία) ou prédicaments que sont : | L'essence (οὐσία) est le sens et la catégorie première de l'être, auquel tous les autres sens se réfèrent ; ce que cherche la question socratique : Qu'est-ce ? (τί ἐστι) | L'accident (συμβεβηκός) se divise en neuf catégories : en une quantité, d'une qualité, relatif à, quelque part, en un temps, en une position, avoir, agir, pâtir |
1) Qu'est-ce que les cinq prédicables (κατηγορούμενον) ou universaux ? Les relations hiérarchiques de prédicabilité et de subordination logiques dans l'Arbre de Porphyre ou la ligne prédicamentale entre : | Le genre (γένος) est ce qui est prédicable de plusieurs différant par l'espèce relativement à la question : Qu'est-ce ? l'espèce (εἶδος) est ce qui est prédicable de plusieurs différant par le nombre relativement à la question : Qu'est-ce ? la différence (διαφορά) le propre (ἴδιον) | L'accident (συμβεβηκός) est le prédicable non essentiel et non nécessaire, par opposition aux autres prédicables (Topiques, I, 5) |
Dans la division des prédicables et des catégories, la parole s'analyse dans la double dimension de la multiplicité et de l'unité 1) du sens logique et 2) de la référence.
Que signifie déterminer l'essence (οὐσία) dans l'horizon des prédicables et des catégories ? Déterminer le genre, « l'espèce » (εἶδος) et la différence elle-même comme des prédicables, déterminer l'essence elle-même comme catégorie, c'est déjà déterminer le sens même de l'εἶδος et de l'essence (οὐσία) tout autrement qu'ils ne se déterminent dans la question et le dialogue socratique.
Qu'est-ce que l'essence ? Que signifie l'opposition première de l'essence et de l'accident ?
Qu'est-ce que l'essence ? Première définition de l'essence dans les Catégories d'Aristote | |
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L'essence est au sens premier, ce qui n'est pas dit d'un sujet et n'est pas en un sujet ex. : cet homme, Socrate ; L'essence est, au sens second, l'espèce et le genre (l'εἶδος et le γένος), ce qui est dit d'un sujet et n'est pas en un sujet ex. : animal (Catégories, 5) | L'accident est ce qui ne peut être sans être en un sujet d'inhérence (Catégories, 2, et Isagogè, 5) ex. : un sourire sans chat L'accident est ce qui peut être présent ou absent en un sujet sans corruption du sujet (Topiques, I, 5) ex. : un chat sans sourire L'accident est ce qui est dit d'un sujet autre (Seconds Analytiques, A 4 et 22) |
Une double question se pose :
1) Quel est le raisonnement dont cette réponse est la conséquence ?
2) Comment et pourquoi la réponse d'Aristote est-elle le renversement du sens de la priorité que voit Platon entre essence «première» et essence «seconde» ? Et quel est le sens de ce renversement ?
1) Quel est le fondement de cette définition de l'essence ? Cette définition de l'essence se fonde sur une quadripartition des étants, par la combinaison exhaustive de l'affirmation, et surtout de la négation, de deux déterminations, être en un sujet (l'inhérence) et être dit d'un sujet :
Quadripartition de l'étant en Catégories, 2 d'Aristote (en cours) | |
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1 Ce qui est dit d'un sujet mais n'est pas en un sujet essence universelle ex. : homme | 2 Ce qui est en un sujet mais n'est pas dit d'un sujet ex. : |
3 Ce qui est dit d'un sujet et est en un sujet ex. : | 4 Ce qui n'est pas dit d'un sujet et n'est pas en un sujet essence particulière ex. : cet homme, Socrate |
Avant le livre Ζ de la Métaphysique, l'essence est déjà donc déterminée comme étant 1) le sujet, 2) logiquement et réellement sous-jacent 2-1) à l'accident, c'est-à-dire au changement, et 2-2) à l'espèce et au genre, 3) l'individu.
Pourquoi ? Pourquoi l'essence au sens du genre et de l'espèce est-elle déterminée par Aristote, contrairement à Platon, comme seconde ou secondaire ? Pourquoi l'essence au sens premier est-elle déterminée par Aristote comme l'individu ?
1) En raison de la différence entre la manière dont la question socratique est entendue par Platon, et par Aristote ;
La question : Qu'est-ce ? (τί ἐστι) Deux ententes de la question socratique : Platon ou Aristote | |
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La question qui se pose à Socrate et Platon est : Qu'est-ce ? | La question qui se pose à Aristote et sa réponse est : Qu'est-ce ? |
La question est la question de l'essence elle-même, en soi-même et par soi-même | La question est la question de ceci (τόδε τι), ce dont l'essence est l'essence |
2) En raison de la différence entre la manière dont l’essence de la parole se détermine à travers Platon, et à travers Aristote.
La question de l'être, et de l'essence, se pose dans l'horizon de la parole. La question de l'essence est inséparable de la question de l'essence de la parole. La question est : Comment l'essence de la parole se détermine-t-elle dans son analyse logique par Aristote ? Comment la façon dont Aristote pose la question de l'essence et y répond est-elle prédéterminée par sa réponse à la question : Qu'est-ce, essentiellement, que la parole ?
Qu'est-ce que l'essence ? ↓ Qu'est-ce que l'essence de la parole (λόγος) ? Deux ententes de l'essence de la parole : Platon ou Aristote | |
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Socrate et Platon Qu'est-ce que la parole ? (L'essence de) La parole est le mot (ὄνομα), l'appelation¹ et l'entrelacement (συμπλοκή) de l'étant, fondé par l'essence, par la participation à l'essence et la communauté des genres (κοινωνία τῶν γενῶν) D'où le double énoncé de la question socratique : Qu'est-ce ?, Qu'est-ce que tu appelles… ? ¹ En tant que telle, et au sens de : appeler les choses par leur nom. Parler, au sens propre, est parler vrai, la παρρησία, et ce que ça implique |
Aristote Qu'est-ce que la parole ? (L'essence de) La parole est la prédication (κατηγορία) logique d'un prédicat à un sujet dans la proposition. Analyse logique de la proposition : Socrate est homme Sujet Copule Prédicat (ὑποκείμενον) (κατηγόρημα) |
en cours
La remise en question de l'essence au livre Ζ de la Métaphysique d'Aristote remet-elle en question cette première réponse d'Aristote à la question : Qu'est-ce que l'essence ?
Qu'est-ce que l'essence ? Seconde définition de l'essence au livre Ζ de la Métaphysique d'Aristote | |||
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1ᵉ hypothèse L'essence est-elle ? (τὸ τί ἦν εἶναι) | 2ᵉ hypothèse L'essence est-elle l'universel ? (καθόλου) | 3ᵉ hypothèse L'essence est-elle le genre ? (γένος) | 4ᵉ hypothèse L'essence est-elle le sujet ? (ὑποκείμενον) Et si l'essence est le sujet, quelle conséquence s'ensuit-elle ?, Si l'essence est le sujet, qu'est-ce que le sujet ou l'essence ? H4-1) Est-ce la matière (ὕλη) ?, H4-2) Est-ce la forme (μορφή) ? ou H4-3) est-ce le composé des deux ? |
à suivre
L'être-bon, la perfection appartient à l'être de chaque Idée. […] Le caractère idéal est autre chose que le caractère générique commun. Le premier se trouve plus ou moins imprimé ou estompé, tandis que les marques du second doivent pouvoir se rencontrer tout aussi précisément dans l'exemplaire imparfait que dans l'exemplaire parfait. Qu'on songe à l'être humain idéal et au caractère générique de l'être humain.
Friedrich Nietzsche, Platon, Cours à l'Université de Bâle de l'hiver 1871–72,
§ 16. L'élément éthique dans la genèse de la doctrine des Idées
Qu'est-ce que l'essence ? Socrate |
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L'essence est le bien ἀγαθόν, ἀρετή ce en vertu de quoi l'étant est ce qu'il est |
Dossier de lectures philosophiques
Paul Ricœur, Être, essence et substance chez Platon et Aristote. Cours professé à l'Université de Strasbourg en 1953–54 Jean-François Mattéi, L'Étranger et le simulacre : Essai sur la Fondation de l'ontologie platonicienne Pierre Aubenque, Le problème de l'être chez Aristote Jean Beaufret, Note sur Platon et Aristote, dans Dialogue avec Heidegger, tome 1 Id., L'énigme de Ζ 3, dans Dialogue avec Heidegger, tome 4 Rudolf Boehm, La Métaphysique d'Aristote : Le Fondamental et l'Essential Id., Le fondamental est-il l'essentiel ? (Aristote, Métaphysique Ζ 3) Jean-François Courtine, Les traductions latines d’ΟΥΣΙΑ et la compréhension romano-stoïcienne de l’être Sylvain Roux, L'être et le substrat : Essai sur Plotin et la métaphysique Frank A. Lewis, Substance and Predication in Aristotle Id., How Aristotle Gets By in Metaphysics Zeta | Charlotte Witt, Substance and Essence in Aristotle: An Interpretation of Metaphysics VII-IX Norman O. Dahl, Substance in Aristotle's Metaphysics Zeta Michael V. Wedin, Aristotle's Theory of Substance: The Categories and Metaphysics Zeta. Critique de Charlotte Witt. Critique de Ian Bell. Mary Margaret McCabe, Some conversations with Plato: Aristotle, Metaphysics Ζ. 13–16, dans Platonic Conversations Gabriele Galluzzo, The Medieval Reception of Book Zeta of Aristotle's Metaphysics Barbara Cassin, Jean-François Courtine, Alain de Libera, etc. Vocabulaire européen des philosophies, entrées : ESSENCE, LOGOS, MOT, PRÉDICABLE, PRÉDICATION, SPECIES, SUJET, TO TI ÊN EINAI, UNIVERSAUX Connaissance philosophique et connaissance des essences, Colloque international organisé par Claudine Tiercelin au Collège de France les 7–8 octobre 2021 |
2ᵉ question : Qu'est-ce que la dialectique ?
L'essence de la parole et de la raison (λόγος)
L'essence de la parole et de la raison (λόγος)
Qu'est-ce que la dialectique ? | ||||
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La question de l'essence | L'essence du λόγος | Le raisonnement de la raison | La descente dialectique | L'ascension dialectique |
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en cours
La question de l'essence
La définition se définit comme ce en quoi – la conception, au double sens du mouvement logique et de son résultat : le concept – l'essence d'une chose est conçue, dans l'unité de son genre et sa différence spécifique. La définition se définit donc comme : le rassemblement de la division logique (des genres selon leurs espèces).
L'essence de la parole et de la raison (λόγος)
- ● Par le partage – union et division – de la parole dans le dialogue contradictoire de la question et de la réponse : une réponse est le dépassement (Aufhebung) d'une question, sa contra-diction, le mouvement dialectique par lequel la question se nie (une réponse n'est pas sa question) & s'affirme (une réponse est sa question répondue) en sa réponse, qui se nie & s'affirme en sa mise en question, etc.
● Par le partage – union et division – de la parole dans le dialogue contradictoire du pro et contra par lequel le vrai se départage du faux.
● L'impossibilité logique de concevoir la question et la réponse suivante sans et avant de concevoir la question et la réponse préalable, la nécessité logique de l'enchaînement dialectique des questions et des réponses.
● La contradiction est aussi le principe logique de l'exercice dialectique de se questionner et se répondre – par et à soi et les uns aux autres – au sens où se questionner et se répondre nécessite de questionner et répondre par oui et par non, par l'affirmation et par la négation.
La descente dialectique
Division logique du sujet, du prédicat et de la copule, division logique des cinq prédicables ou universaux (le genre, l'espèce, la différence, le propre, l'accident), division logique des dix catégories, prédicaments ou genres suprêmes (l'essence et les neufs genres de l'accident), division logique de l'affirmation et de la négation, division logique du vrai et (à partir) du faux, division logique de la vérité en vérité de raison ou vérité nécessaire et vérité de fait ou vérité contingente, division logique de l'impossible et du nécessaire, etc.
Le raisonnement de la raison :
La réfutation, par le raisonnement par l'absurde, et les conséquences logiques, héritage de la dialectique de Zénon d'Élée
La réfutation, par le raisonnement par l'absurde, et les conséquences logiques, héritage de la dialectique de Zénon d'Élée
- ● Le mouvement logique du raisonnement est contradictoire au sens où il est à la fois réfutation (l'ἔλεγχος, l'elenchos socratique) du faux – y compris des faux présupposés – et démonstration du vrai.
● Le principe logique de la réfutation du faux (l'ἔλεγχος, l'elenchos socratique) est la contradiction parce qu'elle procède par la mise en contradiction avec soi-même.
● Le principe logique de la démonstration du vrai est la contradiction parce qu'une pensée ne démontre sa vérité que dans sa confrontation avec sa contradictoire par laquelle la vérité surmonte la contradiction.
● La contradiction est le principe logique de la démonstration au sens où l'exercice dialectique se définit comme celui d'examiner quelles conséquences s'ensuivent ou résultent de deux hypothèses contradictoires.
● Est fausse l'implication dont la contradictoire du conséquent ne contredit pas l'antécédent, est vraie l'implication dont la contradictoire du conséquent contredit l'antécédent.
L'ascension dialectique
Quel est le premier principe dialectique en lequel s'analyse la dialectique de la pensée telle qu'elle est conçue par Socrate ? Savoir ne pas savoir (la contradiction ou l'ironie socratique). La science de l'ignorance.
à suivre
3ᵉ question : Qu'est-ce que le Sophiste ?
L'autre fils de Parménide
L'autre fils de Parménide
Qu'est-ce que le Sophiste ? Ce qui nécessite le Sophiste, rien moins. Qu'est-ce que le Sophiste ? Dialogue, de cinq êtres, et de cinq genres de l'être. Dialogue central des cinq derniers dialogues socratiques de Platon : 1. Parménide, 2. Théétète, 3. Sophiste, 4. Politique, 5. Philosophe.
Dans quel ordre ? Dans quel ordre d'entrelacements et de correspondances ? Dans quel ordre de succession le raisonnement suivi par Platon va-t-il ? Pourquoi ces cinq ? Serait-ce, en outre, que l'être du Sophiste hante les cinq genres de l'être, et que les cinq genres de l'être sont hantés par l'être du Sophiste ?
Qu'est-ce que l'être – l'essence et l'être lui-même (τὸ ὄν) – du Sophiste ? Qu'est-ce que les plus grands des genres de l'être ? Qu'est-ce que la dialectique des cinq êtres et des cinq genres de l'être – l'essence et l'être lui-même (τὸ ὄν) – du Sophiste ? | ||||
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Théétète | Théodore de Cyrène | Socrate le jeune | L'Étranger d'Élée | Socrate |
Le mouvement (κινήσις) | Le repos (στάσις) | Le même (τὸ ταὐτὸν) | L'autre (θάτερον) | L'être (τὸ ὄν) |
Le mouvement est autre que le repos Le mouvement est Le mouvement est autre que le même | Le repos est | Mutisme du même, la parole ne peut être si l'autre n'est pas, si l'être est le même ou l'un Tout participe au même | Tous les autres genres participent à l'autre L'autre est l'intermédiaire (μεταξύ) Le non-être est l'autre Dire faux est dire l'autre de l'être, l'autre du même, et le même de l'autre | L'être est autre que le mouvement et le repos Chaque genre est, participe à l'être L'être lui-même est autre que tout étant et que tout genre L'être est puissance de communauté (δύναμις κοινωνίας) |
Contra. immobilité éléate et sophismes de Zénon d'Élée : 1ᵉ La Dichotomie 261 b 2ᵉ Achille 3ᵉ La Flèche 4ᵉ Le Stade Contra. Gorgias MXG 980ª1–8 | Contra. Héraclite (Πάντα κινεῖται), Cratyle et Protagoras Contra. Gorgias MXG | ? | Contra. les Mégariques et Antisthène (Οὐκ ἔστιν ἀντιλέγειν) 251 c | ? |
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en cours
Chaque entrelacement (συμπλοκή) est une conséquence onto-logique de la communauté onto-logique des genres (κοινωνία τῶν γενῶν). Conséquences nécessaires. Entrelacements de raisonnements par réduction à l'impossible.
Y compris pour le nombre total d'hypothèses possibles sur la communauté des genres. Seules 3 hypothèses sont possibles, dont la 3ᵉ se subdivise en 3 sous-hypothèses (communauté étroite, large, ou totale) :
H1) Aucune communauté possible entre les genres (Antisthène) ; → raisonnement par réduction à l'impossible.
H2) Tous les genres peuvent être en communauté ; → raisonnement par réduction à l'impossible.
H3) Certains genres seulement sont en communauté, d'autres non (251 d – 253 b) ; → nécessaire.
H3-1) Parmi les premiers, quelques-uns sont en communauté avec peu ;
H3-2) D'autres sont en communauté avec beaucoup ;
H3-3) Les autres sont en communauté avec tous ;
Théétète (le mouvement) présente Socrate l'homonyme (le même) à Socrate (l'être), puis à l'Étranger d'Élée (l'autre). Théodore (le repos), qui avait précédemment présenté Théétète (le mouvement) à Socrate (l'être), présente ensuite l'Étranger d'Élée (l'autre) à Socrate (l'être) et à Théétète (le mouvement). Théétète (le mouvement) propose enfin Socrate l'homonyme (le même) à l'Étranger (l'autre), qui en fera son interlocuteur dans le Politique.
Socrate l'homonyme (le même) est présenté par Théétète (le mouvement), et par Théodore (le repos) dont il suit les leçons et qu'il accompagne.
L'Étranger d'Élée (l'autre) est présenté par Théodore (le repos) à Socrate (l'être), et par Théétète (le mouvement) avec qui il vient de dialoguer.
à suivre
Qu'est-ce que le non-être (τὸ μὴ ὂν) ? Contradiction, altérité, ou négativité ? | ||
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Parménide Le non-être n'est pas |
Socrate et Platon Quand nous énonçons le non-être (τὸ μὴ ὂν), ce n'est point là, semble-t-il, énoncer quelque chose de contraire à l'être (οὐκ ἐναντίον τι), mais seulement quelque chose d'autre (ἀλλ’ ἕτερον μόνον). (257 b) Distinction entre ἐναντίωσις et ἀντίϑεσις |
Hegel L'être est le néant. Le néant est l'être. L'être et le néant : le même. |
en cours
Qu'est-ce que le Sophiste ? :
Protagoras d'Abdère (ca. 480–421)
Gorgias
Euthydème et Dionysodore
à suivre
Le combat de géants sur l'essence (γιγαντομαχία περὶ τῆς οὐσίας, 246 a – 250 e) | |
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L'essence (οὐσία) est identique au corps (σῶμα), le tangible αἴσϑησις |
L'essence (οὐσία) est l'εἶδος, certaines εἴδη intelligibles et incorporelles νοεῖν, λόγος Question aux partisans de la thèse adverse : Quelque chose d'autre est-il ? Admettent-ils que le juste, l'injuste, le sensé, l'insensé est ? Quel est donc le genre commun au corporel et à l'incorporel ? |
Définition de l'être comme δύναμις εἴτ᾽ εἰς τὸ ποιεῖν εἴτ᾽ εἰς τὸ παϑεῖν | |
par le corps, grâce à l'αἴσϑησις, communauté avec le devenir (γένεσις) toujours autre |
par l'âme, grâce au raisonnement, communauté avec l'essence (οὐσία) toujours la même qu'elle-même |
en cours
Dossier de lectures philosophiques
4ᵉ question : Qu'est-ce que le Parménide ?
Si Parménide, quelles conséquences ?
Si Parménide, quelles conséquences ?
SocrateParménide m'apparaît, selon le mot homérique, à la fois « vénérable et redoutable ». Car le fait est que je me suis trouvé en compagnie de l'homme, moi tout jeune et lui très vieux (Parménide, 127 b–c), et il m'est apparu avoir une sorte de profondeur qui, en tous points, dénote une grande race. Je crains donc à la fois que ses paroles, nous ne les comprenions pas, et que ce qu'il pensait en les disant nous dépasse de beaucoup plus ;
Platon, Théétète, 183 e
Parménide d'Élée Dire : Est Dire : ce que dire est ; Dire : ce que dire est veut dire | ||
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Premier sentier (ὁδὸς) de recherche (διζήσιος) de la compréhension (νόημα, τὸ νοεῖν) de la vérité (ἀληϑείη) | Second sentier (ἀταρπός) de recherche (διζήσιος) de la compréhension (νόημα, τὸ νοεῖν) de la vérité (ἀληϑείη) | Troisième sentier battu (παλίντροπος) de la pensée errante (πλαγκτὸν νόον) des mortels (βροτοὶ) à deux têtes (δίκρανοι) qui ne savent rien (εἰδότες οὐδέν) |
ἔστιν τε καὶ ὡς οὐκ ἔστι μὴ εἶναι, Est et n'est pas [possible de] ne pas être (fr 2, 3) | οὐκ ἔστιν τε καὶ ὡς χρεών ἐστι μὴ εἶναι, N'est pas et est nécessaire de ne pas être (fr 2, 5) | |
χρὴ τὸ λέγειν τὸ νοεῖν τ' εὸν ἔμμεναι·ἐστὶ γὰρ εἶναι, Il faut dire et penser l'étant être ; est en effet être (fr 6, 1) Par nécessité car impossible est le contraire (Être : n'être pas) Symétrie (συμμετρία) de la contradiction |
μηδὲν δ' οὐκ ἐστίν·, néant n'est pas. (fr 6, 2) Par nécessité car impossible est le contraire (N'être pas : être) Symétrie (συμμετρία) de la contradiction |
τὸ πέλειν τε καὶ οὐκ εἶναι τωὐτὸν νενόμισται κοὐ τωὐτόν· qui l'estiment être et ne pas être même et non même (fr 6, 8–9) sentier dont il faut s'écarter |
βουστροφηδόν mouvement allant alternativement de gauche à droite, et de droite à gauche | βουστροφηδόν mouvement allant alternativement de gauche à droite, et de droite à gauche | βουστροφηδόν mouvement allant alternativement de gauche à droite, et de droite à gauche |
Sentier de l'être nécessaire | Sentier du nécessaire non être | Sentier de l'être contingent |
μοῦνος δ᾽ ἔτι μῦϑος ὁδοῖο λείπεται, ὡς ἔστιν· Seule donc la parole du sentier reste, que est (fr 8, 1–2) 4 conséquences paradoxales s'ensuivent : 1ᵉ : l'étant est inengendré et impérissable (ἀγένητον καὶ ἀνώλεϑρόν) 2ᵉ : entier et uniforme (οὖλον μονογενές) 3ᵉ : immobile (ἀτρεμές) 4ᵉ : parfait (τελεστόν) à suivre |
en cours
Ce que Platon lit dans le Poème de Parménide, c'est la tâche de Dire : est. Dire : ce que dire est ; Dire : ce que dire est veut dire. L'inauguration de la différence entre être au sens pur et simple, absolu ou sans restriction (εἰλικρινές) et être seulement au sens restreint ou qualifié.
Ce que Platon lit dans le Poème de Parménide, c'est la règle à suivre du jeu (ou sentier et méthode) des hypothèses, que le Parménide est.
Dossier de lectures philosophiques
Parménide, Le Poème. Édition de Jean Beaufret Parménide, Le Poème : Fragments, Texte grec, traduction, présentation et commentaire par Marcel Conche Parménide, Sur la nature ou sur l'étant. La langue de l'être ? Présenté, traduit et commenté par Barbara Cassin Parménide, Fragments Poème, précédé de Parménide : Énoncer le verbe être, par Magali Année Jean Zafiropulo, L'École Éléate : Parménide – Zénon – Mélissos Alexander Mourelatos, The Route of Parmenides | John Palmer, Parmenides & Presocratic Philosophy Michael V. Wedin, Parmenides' Grand Deduction: A Logical Reconstruction of the Way of Truth Arif Yildiz, Hegel's Critique of Parmenides in the Science of Logic Louise Guillemot et Lauranne Quentric, Parménide et la fille du Soleil |
Gorgias Traité du non-être | ||
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Si le non être est non être, non moins que l'étant, le non-étant serait. Car le non-étant est non-étant tout comme l'étant étant. De sorte que sont, en rien plus que ne sont pas, les choses [dont on parle]. Εἰ μὲν γὰρ τὸ μὴ εἶναί ἐστι μὴ εἶναί, οὐδὲν ἂν ἧττον τὸ μὴ ὂν τοῦ ὄντος εἴν· Τό τε γὰρ μὴ ὄν ἐστι μὴ ὄν, καὶ τὸ ὂν ὄν, ὥστε οὐδὲν μᾶλλον εἶναι ἢ οὐκ εἶναι τὰ πράγματα· Version de l'Anonyme (MXG, 979 a 25–28) Et certes le non-étant, quant à lui, n'est pas. Car si le non-étant est, alors il sera et en même temps ne sera pas ; en effet, dans la mesure où d'une part il est pensé comme n'étant pas, il ne sera pas ; mais dans la mesure il est non-étant, à rebours il sera. Version de Sextus Empiricus (Adv. Math., VII, 67. 1–4) | 2 | 3 |
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en cours
Dossier de lectures philosophiques
Barbara Cassin, L'effet sophistique, contenant la réédition du Traité du non-être de Gorgias publié dans Si Parménide Monique Dixsaut, Platon et la leçon de Gorgias : Pouvoir tout dire de l'être, ne rien pouvoir dire de ce qui est, dans Platon, Source des présocratiques |
Comment ce problème se rattache-t-il à la question que nous avons appelée ontologique de second degré (non plus : Qu'est ceci, cela ? mais : Qu'est l'être ?) ? […] Qu'est-ce que le problème de la « participation des genres » ajoute à celui de la dialectique ? La dialectique c'est la participation à l'œuvre, au travail dans une méthode ; la participation, c'est la dialectique réfléchie, c'est-à-dire considérée sous l'angle de ses conditions de possibilité.
Qu'est-ce que la participation (μέθεξις) ? De quelles hypothèses s'ensuivent l'impossibilité ou la possibilité (logique et métaphysique) de la participation ? Le double problème de la participation |
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Qu'est-ce que la participation de l'intelligible à l'intelligible, des idées ou idéalités (ἰδέαι) les unes aux autres ? Quels sont les plus grands genres, les genres suprêmes ? En quelles relations d'implication et d'exclusion sont-ils ? |
Qu'est-ce que la participation des étants sensibles à l'être intelligible ? |
Tentative d'interprétation du Parménide (en cours) :
La dialectique des neuf hypothèses du Parménide de Platon | |
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1ᵉ hypothèse Si l'un est un, quelles conséquences pour lui-même ? | |
Série des 4 hypothèses sur l'être de l'un | Série des 4 hypothèses sur le non-être de l'un |
2ᵉ hypothèse Si l'un est, quelle est sa nature relativement au non-un ? | 6ᵉ hypothèse Si l'un n'est pas, quelle est sa nature relativement au non-un ? Antisthène Sophiste 244 b – d et 251 c |
3ᵉ hypothèse Si l'un est, quelle est sa nature en soi ? | 7ᵉ hypothèse Si l'un n'est pas, quelle est sa nature en soi ? |
4ᵉ hypothèse Si l'un est, quelle est la nature du non-un relativement à l'un ? Paradoxe sophistique de l'impossibilité du faux Euthydème 283 e – 286 b et Sophiste | 8ᵉ hypothèse Si l'un n'est pas, quelle est la nature du non-un relativement à l'un ? |
5ᵉ hypothèse Si l'un est, quelle est la nature du non-un en soi ? | 9ᵉ hypothèse Si l'un n'est pas, quelle est la nature du non-un en soi ? Gorgias, MXG 979 a 18–20 ? |
Source : Alain Séguy-Duclot, Le Parménide de Platon ou le jeu des hypothèses
On découvre ainsi que les Première, Quatrième et Sixième Déductions reflètent chacune, à sa manière, l’une des diverses appropriations réductrices dont Parménide a fait l’objet parmi les Sophistes. La Première Déduction est typiquement Gorgienne tant dans ses arguments que dans ses conclusions. La Quatrième Déduction repose sur une compréhension des usages de « n’est pas » comme équivalent à « n’est en aucun cas » qui sous-tend le paradoxe sophistique selon lequel la fausseté est impossible, un paradoxe que l’Euthydème et le Sophiste montrent tous deux être enraciné dans des utilisations hautement sélectives de Parménide. La Sixième Déduction, enfin, s’appuie sur un modèle de prédication comme dénomination très semblable à la conception antisthénienne « moniste prédicationnelle » de la prédication. Parménide est dépeint comme rejetant les résultats de chacun de ces déductions négatives en partie parce que Platon se préoccupe de récupérer Parménide des diverses mécompréhensions réductrices afin de dégager le voie aux usages qu’il veut désormais faire de lui.
John Palmer, Parmenides & Presocratic Philosophy, p. 41
Qu'est-ce que le dialogue des dialogues ? | ||
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Théétète | ||
Socrate et Théétète Question du mobilisme de Protagoras Question de l'essence de la science Le mouvement | ||
Sophiste | ||
Théétète et l'Étranger d'Élée Communauté des genres de l'être Résolution des apories de la participation L'autre | ||
Politique | ||
l'Étranger d'Élée et le jeune Socrate Le même | ||
Parménide | ||
1ᵉ dialogue Zénon d'Élée et Socrate Le non-être ou l'être du multiple | 2ᵉ dialogue Socrate et Parménide L'hypothèse de la participation Le repos | 3ᵉ dialogue Parménide et le jeune Aristote L'être et l'un |
en cours
Si Parménide, quelles conséquences ?
Tentative de reconstitution du dialogue antique (en cours)
Tentative de reconstitution du dialogue antique (en cours)
Héraclite d'Éphèse :
Parménide d'Élée : L'être est. Le non-être n'est pas. L'être est l'un.
Si Parménide, Mélissos de Samos : L'un est infini et incorporel.
Si Parménide, Zénon d'Élée : (Si l'être est l'un,) Le multiple n'est pas.
Si Parménide, les Mégariques et Antisthène : L'autre n'est pas.
Si Parménide, Gorgias : Rien n'est.
Si Parménide, Platon (Platon, Parménide) : 1) Le multiple est (Socrate contre Zénon d'Élée). (Si l'un est l'un, l'un n'est pas l'être, donc) 2) L'un n'est pas ?
Si Parménide et Gorgias, Platon (L'Étranger d'Élée du Sophiste) : Le non-être est l'autre. L'un n'est pas, le non-un est.
Dossier de lectures philosophiques
Proclus, Commentaire sur le Parménide de Platon Jean Wahl, Étude sur le Parménide de Platon Victor Brochard, La théorie platonicienne de la participation d'après le Parménide et le Sophiste, dans Études de philosophie ancienne et moderne Gilbert Ryle, Plato's Parmenides | John Palmer, Plato's Reception of Parmenides Alain Seguy-Duclot, Le Parménide de Platon, ou le jeu des hypothèses Frédéric Fauquier, Le Parménide au miroir des platonismes : Logique – Ontologie – Théologie International Plato Society, Symposium Platonicum XII, 15–20 juillet 2019, Paris : Le Parménide de Platon |
5ᵉ question : Qu'est-ce que le bien ?
La bonne question
à laquelle le philosophe répond par ce qu'il est (l'essence)
La bonne question
à laquelle le philosophe répond par ce qu'il est (l'essence)
Le bien, par exemple de l'âme, est l'essence. Ce qu'elle est vraiment, l'être, vraiment, pour de bon.
1) D'où la nécessaire et bonne question et mise en question de soi-même : Comment le vice (κακία) de l'âme est-il possible ?
2) Réponse nécessaire : Par ignorance, et par erreur, de l'essence du bien. Car selon le paradoxe socratique : Personne n'est sciemment mauvais (κακὸς ἑκὼν οὐδείς).
3.1) D'où la nécessaire et bonne question socratique : Qu'est-ce que le bien ? Qu'est-ce que la vertu ou l'excellence (ἀρετή) ? Qu'est-ce que la justice ? Qu'est-ce que le courage ? Est-ce que, oui ou non, tu as le courage de changer ? Est-ce que tu as le courage de te poser la question qui se pose à toi-même et d'y répondre ? Est-ce que tu as le courage de dire la vérité et d'agir en conséquence ?
3.2) D'où la nécessaire et bonne question socratique : Comment le faux (τὸ ψεῦδος) peut-il être ? Question provenant à la fois de la question de l'être, de la question du bien, et du Sophiste.
à suivre
Lectures philosophiques