Les autres philosophes | Philosophie pour enfants ou adultes: En première personne, Descartes

En première personne, Descartes

Sans rien
d'autre que soi

Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j’avais reçu quantité de fausses opinions sur Descartes pour véritables, et que ce que j’ai depuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain ; de façon qu’il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions sur Descartes que j’avais reçues jusques alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements…

Il faut une méditation cartésienne de Descartes. Ce qui veut dire une méditation qui ait le cran, une fois en sa vie, de révoquer en doute toute historiographie philosophique scolaire interposée entre Descartes et soi. Ou bien se contenter d’un personnage “Descartes” tout fait, placé et déplacé en troisième personne sur les positions d’une carte "philosophique" prédéterminée. Or c’est le contraire même de Descartes, méditant, en première personne, le contraire de l’esprit cartésien devenant l'esprit philosophique même. Et ce contre quoi Descartes se rebelle, se libère et demande au philosophe de se libérer. Descartes va jusqu’à cet âge et cet endroit où il me faut choisir entre l’historiographie philosophique scolaire, aussi grande et imposante soit-elle, et la philosophie même, en première personne. Le philosophe a le cran d’aller et d'être droit, sans rien d'autre que soi.


Le regard de Descartes : droit (ὀρθός) en soi-même (αὐτός). Le secret de toute la méthode consiste à regarder avec soin en toutes choses ce qu'il y a de plus absolu. (VIᵉ des Règles utiles et claires pour la direction de l'esprit en la recherche de la vérité). Portrait de René Descartes (détail), gravure de Jonas Suyderhoef d'après Frans Hals, 1657–1675. Source : Rijksmuseum, Amsterdam. Sur le portrait de Frans Hals et son histoire : Le philosophe, le prêtre et le peintre : Portrait de Descartes au Siècle d'or, par Steven Nadler


La leçon de Descartes est qu'on ne peut séparer la compréhension de sa philosophie de l'attention aux démarches par lesquelles il est devenu philosophe, et cela, nous semble-t-il, dans la mesure où la philosophie n'est pas une science, un recueil de vérités objectives, mais une démarche ontologique et vécue, un mouvement vers l'Être, un discours sur l'insuffisance de tout discours. La philosophie n'est pas, pour Descartes, un ensemble d'idées, elle est une pensée ; son ordre véritable ne peut se confondre avec le système, il doit comprendre l'homme, le philosophe lui-même, qui, selon l'étymologie de son nom, aime la sagesse sans la posséder tout à fait, et ne peut donc la transmettre sous la forme d'un corps constitué de doctrine, mais seulement en demandant à chacun de méditer avec lui, de méditer longtemps, de méditer dans le temps, de revivre successivement les divers moments d'une histoire qui, à ce niveau, devient raison sans perdre cependant sa temporalité. […] Descartes n'est pas fils de philosophe, ni de la philosophie ; il découvre la philosophie par un mouvement propre, qui l'amène à rompre avec les habitudes de son entourage, les leçons de ses maîtres, les traditions de sa famille, son pays, le monde objectif lui-même. Et cette rupture, que reprend le doute, est l'être même de l'homme.

Ferdinand Alquié, L'ordre cartésien (1951)

Temps (en première personne) d'exercice spirituel de soi et de préparation de soi à l'âge suprême et ultime de la Méditation Première : de ses 23 ans (hiver 1619–1620) à ses 45 ans (1641), soit 22 années.
Temps (en première personne) de composition des Méditations : plus de dix années (1630 ?–1641, d'après Adrien Baillet).

Les quatre règles ou exercices spirituels (ἄσκησις, ἀσκήσεις) cartésiens
de la vraie vie philosophique
1ᵉ : Ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ; c'est-à-dire d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute.

Refus prémédité 1) permanent et 2) systématique de toute chose dont la vérité ne soit pas connue 1) en première personne 2) avec évidence ; lenteur ou ralentissement maximal ; et restriction préméditée à ce dont 1) la clarté et 2) la distinction soient telles qu'elles excluent toute incertitude. Priorité absolue du doute maximal (hyperbolique) et permanent.

Priorité du positif maximal.
2ᵉ : Diviser chacune des difficultés que j'examinerais en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour les mieux résoudre.









Multiplication systématique des divisions maximales, en un nombre aussi grand 1) que possible et 2) que nécessaire, jusqu'aux indivisibles (simplissimes), ordonnées aux meilleures résolutions des difficultés.

Priorité du positif maximal.
3ᵉ : Conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusques à la connaissances des plus composés ; et supposant même de l'ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres.


Ordonnancement ordoninal (1ᵉ, 2ᵉ, 3ᵉ, etc.) de mes pensées à partir de 1) la simplicité maximale des objets et de 2) la facilité maximale à les connaître.

Priorité du positif maximal.
4ᵉ : Faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre.










Dénombrements systématiques dont 1) l'entièreté et 2) la généralité maximale soit suffisantes pour atteindre l'exhaustivité certaine, donc passées par le doute hyperbolique.

Priorité du positif maximal.
Les quatre sens et exercices spirituels (ἄσκησις, ἀσκήσεις) antiques
de la vraie vie (ἀληθὴς βίος) philosophique
Est vrai ce qui est, au sens propre, (en, pour, par, de, identique à) soi-même (αὐτός), un (ἔν), incorruptible (aphthartos), impérissable, immuable, éternel, le nécessaire (ἀναγκαῖον, inexorable), irréfutable.

Le αὐτός du premier sens antique de la vérité, de la vraie vie philosophique, et des trois autres, du Γνῶθι σεαυτόν socratique, de l’ιδέα, des Τὰ εἰς ἑαυτόν de Marc Aurèle, du ἐφ 'ἡμῖν/οὐκ ἐφ’ ἡμῖν stoïcien, et de la première des quatre règles cartésiennes.
Est vrai ce dont l'être n'est pas altéré par un élément qui soit autre que lui-même, ce qui n'est pas mélangé, ce qui ne reçoit aucune addition ou supplément. Est vrai ce qui est droit (ευθύς, direct, ou ὀρθός, ὀρθότης), non tordu, «droit, non redressé (Ὀρθός, μὴ ὀρθούμενος, Τὰ εἰς ἑαυτόν, III, 5)». Droiture, rectitude.



Que signifie droit ou droite ? Le plus court chemin entre deux quelconques de ses points, le plus direct, le plus tendu, le plus loin, le plus simple, le plus facile, le plus αὐτός, le plus clair, le plus distinct.
La division, (philosophie) première et maximale.
Est vrai ce dont l'être n'est pas en retrait, caché, dissimulé, négligé, n'est pas oublié (ἀ–ληθές, ἀ–λήθεια).


Descartes, en première personne :
systématiquement en deux sens, contraires,
dont le sens positif et deuxième est systématiquement le plus radical

Préface de l'auteur au lecteur
1) deux interlocuteurs et deux sens de soi en première personne : l'auteur/le lecteur
2) premier des deux temps : j'ai déjà touché/Maintenant
3) deux questions : de Dieu/et de l'âme humaine
4) deux objets de la méthode exposée en 1637 : bien conduire sa raison/et chercher la vérité dans les sciences
5)
6)
7)
8) deux déterminations du chemin (Parménide ?) que je tiens pour les expliquer : si peu battu,/et si éloigné de la route ordinaire
9) deux conséquences passées : que je n'ai pas cru qu'il fût utile de le montrer en français,/et dans un discours qui pût être lu de tout le monde
10)
11)
12) deux choses remarquables que l'on m'a objecté sur ce que j'avais dit de ces deux questions
13) deux tâches : auxquelles je veux répondre ici en peu de mots,/avant que d'entreprendre leur explication plus exacte
14) première des deux objections :
15) première réponse à la première des deux objections :
16) deux ordres : l'ordre de la vérité de la chose (de laquelle je ne traitais pas alors)/l'ordre de ma pensée
17)
18) seconde des deux objections :
19) seconde reponse à la seconde des deux objections :
deux sens de l'idée (contre l'équivoque) : pris matériellement, pour une opération de mon entendement/pris objectivement pour la chose qui est représentée par cette opération.
20) deuxième partie de la seconde réponse à la seconde des deux objections : Or, dans la suite de ce traité, je ferai voir amplement, comment, de cela seulement que j'ai en moi l'idée d'une chose plus parfaite que moi, il s'ensuit que cette chose existe véritablement
21)
22)
23)
24) deuxième des deux temps : Maintenant, après une première expérience du jugement des hommes, j'entreprends derechef
25) deux entreprises conjointes : traiter de Dieu et de l'âme humaine,/et ensemble jeter les fondements de la première philosophie
26) deux pensées que je n'ai pas, attente d'une louange/espoir d'une vision de plusieurs : sans en attendre aucune louange du vulgaire,/ni espérer que mon livre soit vu de plusieurs
27) deux conseils, contraires, adressés à deux sortes de lecteurs : je ne conseillerai à personne de le lire/sinon à ceux qui 1) pourront et 2) voudront 3) méditer 4) sérieusement 5) avec moi, 6) détacher leur esprit du commerce des sens et 7) le délivrer entièrement de toutes sortes de préjugés
28) deux nombres : lesquels je ne sais que trop être en fort petit nombre
29) deux choses dont les autres ne se soucient pas beaucoup : Mais pour ceux qui, sans se soucier beaucoup 1) de l'ordre et 2) de la liaison de mes raisons
30) deux choses qu'ils s'amuseront à faire : syndiquer/et épiloguer sur chacune des parties
31) deux conséquences : ceux-là, dis-je, ne feront pas grand profit de la lecture de ce traité;/et bien que peut-être ils trouvent occasion de pointiller en plusieurs lieux, à grand peine pourront-ils objecter 1) rien de pressant ou 2) qui soit digne de réponse
32) deux choses que je ne fais pas : Et d'autant que je ne promets pas aux autres de les satisfaire en tout de prime abord, et que je ne présume pas tant de moi que de croire pouvoir prévoir tout ce qui pourra faire de la difficulté à un chacun
33) premier des deux engagements : j'exposerai premièrement dans ces Méditations les mêmes pensées par lesquelles je me persuade être parvenu à
34) deux déterminations de la connaissance de la vérité : une certaine et évidente connaissance de la vérité
35) second des deux engagements : et, après cela, je répondrai aux objections qui m'ont été faites
36) deux déterminations des objections reçues : car ils m'en ont fait un si grand nombre et de si différentes
37) deux objets de la supplique adressée à ceux qui désirent lire ces Méditations : n'en former aucun jugement que premièrement ils ne se soient donné la peine de lire 1) toutes ces objections et 2) leurs solutions


MÉDITATION PREMIÈRE
38) premièrement, deux temps : Il y a déjà quelque temps/Maintenant
39) deux sortes de "fois" du temps, multiple/un, calculable/incalculable : tout "une autre fois"/une (seule et unique) fois en ma vie

Ces deux premières distinctions premières sont déjà systématiques, exhaustives ou intégrales et nécessaires. Ce sont les deux (fois deux) seuls temps possibles en ma vie, et en toute vie en première personne. Elles vérifient les 4 règles du Discours de la méthode, après des années de méditations.

deux temps, et deux idées du temps : "quelque temps" (idée obscure et confuse)/"un seul et unique âge" (idée claire et distincte)
avant (πρότερον)/après (ὕστερον) (Aristote)
antérieur/ultérieur



Antique "distinction", confusément et indistinctement appliquée, indifféremment et intemporellement appliquée, au "passé", au "présent", et à "l'avenir".



En ce sens, le temps n'est pas l'âge. En ce sens, l'idée du temps est confuse, le temps est confondu avec le nombre (d'années, de jours, d'heures, etc.). Le temps est confondu avec la date et l'heure.
auparavant/dorénavant, désormais (philosophie première)
"une autre fois"/non une autre fois : soi, une unique fois, soi, une unique fois en sa vie, maintenant, à partir de maintenant, dorénavant.

Maintenant, au contraire, le temps (de) soi-même, en première personne, clairement et distinctement pensé, pensant, vivant, en ses deux temps (auparavant/dorénavant).
Il est une fois absolument unique, une chose absolument unique, une idée absolument unique, un corps absolument unique, un philosophe absolument unique.
Le premier soi (αὐτός) est celui du temps (de) soi-même (αὐτός). Temps méditatif (nature méditative du temps même) et méditations du temps, dont la Méditation première commence par être le rappel et la remémoration. Je commence, premièrement, par dire ce que j'ai dû faire, auparavant, avant de pouvoir "commencer", ie ce qui est premier. Les Méditations commencent par dire que leur commencement les précèdait de longtemps, et que j'ai attendu si longtemps que j'eusse atteint un unique âge suprême et ultime (dernier et premier).

En ce sens, "il est temps", au sens le plus propre des deux temps, signifie : l'âge (n'est pas/est advenu). L'âge, lui-même, n'est pas un nombre. L'âge est mien.

40) deux commencements du doute hyperbolique : explicite/implicite (le premier mot de la première phrase est déjà doute hyperbolique)
41) deux sens de ? : fort douteux et incertain/certain et indubitable
42) deux emplois du temps qu'il me reste, désormais (fautif/non fautif) : délibérer/agir
43) deux ? : ?/libre de tous soins, avec liberté
44) deux ? : ?/repos assuré (στάσις ?)
45) deux ? : ?/paisible (ἀταραξία ?) solitude
46) deux attitudes à l'égard de toute opinion : avoir depuis mes premières années fondé sur des principes si mal assurés/détruire généralement toutes mes anciennes opinions
47) deux sens de la pensée : avoir reçu jusqu'alors en ma créance/m'empêcher de donner créance
48) deux ? : non nécessaire preuve, non nécessaire, de la fausseté de la totalité (numérique) des opinions/?, suffisante,…
peut-être interminable et d'un travail "infini"/????
49) deux ordres temporels de la destruction : successive/simultanée, ruine des fondements, s'attaquer d'abord aux principes (au pluriel) sur lesquels toutes mes opinions sont appuyées
(Descartes ne confond pas différence temporelle (passé, présent, avenir) et ordre de la succession temporelle (avant, pendant, après)

50) première des (deux ?) mises en doute des sens :
51) deux sources de tout ce que j'ai reçu jusqu'à présent pour le plus vrai et assuré : je l'ai appris des sens,/ou par les sens
52) deux raisons d'en douter : or j'ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs,/et il est de la prudence de ne jamais se fier entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés.
53) deux sortes de choses "sensibles" : les choses 1) peu sensibles et 2) fort éloignées d'une part/d'autre part :
1) que je sois maintenant ici 2) assis auprès du feu, 3) vêtu d'une robe de chambre, 4) ayant ce papier entre les mains, et choses similaires.

Les quatre choses sont et partent, au contraire, 1) des plus sensibles, ou sensibles au premier sens et 2) des plus proches :
1) 1) "chose", au premier sens : soi, 2) "être", au premier sens : mon existence, 3) "temps" au premier sens : maintenant, 4) "lieu", au premier sens : ici (Nullpunkt Husserl ?) 2) 5) la position corporelle absolue de mon corps, 6) sa proximité relativement à autre chose. Que signifie le "feu" ? 3) 7) ce dont mon corps est vêtu 4) 8) un autre corps que le mien. Papier, qu'est-ce que ça signifie ? 9) entre mes mains
Catégories (κατηγορία) ou prédicaments (Aristote), premier livre de la première discipline philosophique médiévale ("Logique", métaphysique), concernant le premier des trois éléments logiques (termes, propositions, arguments ou conséquences) et la première des trois opérations logiques de la raison (l'intelligence ou conception des indivisibles, leur composition ou leur division, et le raisonnement)

1) Première division de l'étant (τὸ ὄν) : l'essence ou la substance (ἡ οὐσία)/l'accident (τό συμβεβηκός)
Essence, par exemple : homme, cheval
Division de l'essence en deux : essence ou substance dite "première" (cet homme, ce cheval), essence ou substance dite "seconde" (l'homme, le cheval ou la caballéité (equinitas))

Division de l'accident en neuf autres catégories :


2) quantifié, par exemple : de deux coudées, de trois coudées
3) qualifié, par exemple : blanc, grammairien
4) relatif, par exemple : double, demi, plus grand
5) quelque part, par exemple : au Lycée, sur l'agora
6) à un moment, par exemple : hier, l'an dernier
7) se trouver en une position, par exemple : allongé, assis
8) avoir, par exemple : chaussé, armé
9) agir, par exemple : couper, brûler
10) pâtir, par exemple : être coupé, être brulé
Méditations de philosophie première (Descartes)








1) Première division : soi/autre que soi ?






Première division des choses sensibles, ordonnée et ordonnées à partir des plus sensibles et des plus proches:

2) "chose" sensible, au premier sens : je
3) "être" sensible, au premier sens : sois ou suis (mon existence, en première personne)
4) "temps" sensible, au premier sens : maintenant
5) "quelque part" sensible, au premier sens : ici (origine même, corporelle, du "quelque part")
6) "position" sensible, au premier sens : assis (position même de mon corps)
7) ???, au premier sens : auprès du feu
8) "avoir" (?), au premier sens : vêtu d'une robe de chambre
9) tout autre corps sensible, au premier sens : un autre corps que le mien
10) être sensible d'un autre corps, au premier sens : entre mes mains (Vorhandenheit/Zuhandenheit ? Toucher et tangible, premier sens du sensible ?)


54) deux, particulièrement : Ces mains mêmes, ce corps, comment pourrais-je les nier être miens ?
Deuxième apparition de mon corps, et du toucher, qui se distingue déjà de tout autre "corps" et de tout autre sens, sous deux rapports.
55) deux choses que je compare (je suis comparable et comparé), en première personne (du singulier et du pluriel) : moi/certains insensés (insanis), qui assurent constamment (Descartes ne dit pas à tort) :
1) qu'ils sont des rois, alors qu'ils sont très pauvres ; 2) qu'ils sont vêtus d'or et de pourpre, alors qu'ils sont nus; 3) ou s'imaginent être des cruches, (traduction française du latin ?), 4) ou avoir un corps de verre.
Le mouvement du texte (des choses "sensibles" peu sensibles et fort éloignées, au corps en première personne) n'indique-t-il pas de lui-même que je m'incarne et me pense dans la peau des « insensés » (le φαῦλος de la distinction stoïcienne des insensés et du sage (σοφός) ?) tel qu'eux et moi nous nous apparaissons à nous-mêmes en première personne face au Socrate devenu fou ? Ne suis-je pas en train de faire une allusion cynique ironique (à double sens) au philosophe (cynique) lui-même ?
1) Vrai dénuement (Πενία) de la pauvreté sous les dehors "royaux", par la vraie et l'extrême pauvreté ou dénuement (πενία) du philosophe vraiment roi et souverain de la vraie vie philosophique : Diogène ou le « Socrate devenu fou » ; 2) Vraie mise à nu de la vraie nudité sous les dehors de la "richesse" et de la "pourpre" des "rois", par la vraie nudité du philosophe vêtu du vrai vêtement souverain, sa nudité : Diogène ou le « Socrate devenu fou » ; 3) ? 4) Vraie incarnation du vrai corps en première personne sous la "faiblesse", la "fragilité", la "transparence" et "l'insensibilité" des « corps de verre », par le vrai corps et la vraie force d'âme (καρτερία, ἰσχύς) du vrai philosophe de la vraie vie philosophique d'ascèce spirituelle et corporelle à l'excellence (ἀρετή) : Diogène ou le « Socrate devenu fou ».
Quatre déterminations dans lesquelles je me compare (je suis comparable et comparé) aux "insensés" (au double sens, en troisième et en première personne) dont le choix et la méditation par Descartes s'expliqueraient donc, par elles-mêmes, et avec la vraie vie philosophique cynique vraiment "insensée", et qui expliqueraient l'ironie et le double sens de l'allusion cynique au cynisme.
« Si tu veux progresser, supporte de paraître un insensé et un sot, pour ce qui est des choses extérieures. » (Arrien, Manuel d’Epictète, 13) »

Descartes, en première personne, se mettant dans la peau de Diogène, le « Socrate devenu fou ». Jean-Léon Gérôme, 1860.



56) ?
57)
58)
59)
60)
61)
62)
63)
64)
65)
66)
67)
68)
69)
70)
71) deux sens explicites du doute : non-hyperbolique/hyperbolique
72) ?
73) ?

74) deux usages des anciennes et ordinaires opinions, opposés selon leur autorité ou puissance/impuissance sur mon jugement :
le long et familier usage qu'elles ont eu avec moi/j'en userai plus prudemment, si, prenant un parti contraire, j'emploie tous mes soins à me tromper moi-même
tant que je les considèrerai telles qu'elles sont en effet : douteuses et toutefois fort probables/feignant que toutes mes pensées sont fausses et imaginaires
75) deux ? : imprudence/prudence

76) deux sens (directions ou orientations ?) de mon jugement (penché ou non droit/droit) : maîtrisé par de mauvais usages et détourné du droit chemin qui le peut conduire à la connaissance de la vérité/jusques à ce qu'ayant tellement balancé mes préjugés, qu'ils ne puissent faire pencher mon avis plus d'un côté que d'un autre
Première occurrence de droit (l'un des quatre sens antiques de la vérité, ὀρθός). Que signifie droit, ici ? À équidistance des deux côtés opposés ?

77) deux ? : agir/seulement méditer et connaître
78) deux suppositions : vrai Dieu/mauvais génie
79) deux ?, ne pas pouvoir/pouvoir ne pas (negative raising ?) : par ce moyen, il n'est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d'aucune vérité/il est en ma puissance de suspendre mon jugement (ἐποχή ?)
80) deux puissances (il (non en première personne)/je (en première personne) ou non-mienne/mienne) : pour puissant et rusé que ce grand trompeur soit/je… préparerai si bien mon esprit… que… il ne pourra jamais rien imposer
81) deux ? : une certaine paresse/?
82) deux ? : esclave, sommeil, assoupissement, liberté imaginaire/?, être réveillé, veilles laborieuses
83) deux ? : craint, j'appréhende, de peur/?
84) deux ? : les ténèbres des difficultés qui viennent d'être agitées/quelque jour et quelque lumière dans la connaissance de la vérité


MÉDITATION SECONDE
85) ?
86) ?
87) ?
88) deux sens de la tromperie : involontaire/volontaire
(je me trompe/il me trompe. Imagination, volontaire, du malin génie)
89) deux sens de la pensée : impersonnelle/personnelle
(Logique (Topiques, Syllogistique, Formalités), raisonnement, inférence, "pensée" formelle/pensée pensante, en première personne)
90) deux sens de je pense (cogito) : non-identifiant/identifiant
(je suis, j'existe/Qui suis-je, moi qui suis ? res cogitans)
91) deux mises en garde à soi-même : je ne connais pas encore assez clairement ce que je suis/ne prendre pas imprudemment quelque autre chose pour moi

92) deux lignes de considérations et deux temps : ce que j'ai cru être auparavant/et de mes anciennes opinions je retrancherai tout ce qui peut être combattu par les raisons que j'ai tantôt alléguées
93) deux ? : j'ai cru être un homme/?
94) deux déterminations de l'être de l'homme (selon le genre et l'espèce) : animal/raisonnable
95) deux manières de philosopher (logique et métaphysique, médiévale/méditations de philosophie première, cartésienne) : d'une seule question nous tomberions insensiblement en une infinité d'autres/je m'arrêterai plutôt à considérer ici les pensées 1) qui naissent ci-devant d'elles-mêmes en mon esprit, 2) et qui ne m'étaient inspirées que de ma seule nature
96) deux questions, unique et identique à soi/infiniment altérée et altérée infiniment : une seule question/une infinité d'autres
97) deux temps : infiniment différé et interminable/maintenant et terminable


98) première des deux manières dont je me considérais avant de douter : premièrement, comme ayant toute cette machine composée d'os et de chair, telle qu'elle paraît en un cadavre, laquelle je désignais par le nom de corps
"corps" au sens naïf, explicitement mis en doute dès la Méditation 2ᵉ : corps considéré 1) comme une machine ou mécaniquement, 2) équivoque du "corps" et du cadavre
99) ?
100) deux naïvetés envers "le corps", remémorées (conséquence/raison ou cause) : pour ce qui était du corps, je ne doutais nullement de sa nature; car je pensais la connaître fort distinctement
101) quatre déterminations de la nature corporelle ("le corps", en général) naïvement entendue :
1) tout ce qui peut être terminé par quelque figure; 2) qui peut être compris en quelque lieu, et remplir un espace en telle sorte que tout autre corps en soit exclu; 3) qui peut être senti, ou par l'attouchement, ou par la vue, ou par l'ouïe, ou par le goût, ou par l'odorat; 4) qui peut être mû en plusieurs façons, non par lui-même, mais par quelque chose d'étranger duquel il soit touché et il reçoive l'impression.

Dans ces 4 déterminations pré-cartésiennes : "le corps" en général y est, implicitement, un corps en troisième personne;
"le corps" en général y est "pensé" 1) extérieurement et 2) passivement
"le corps" en général y est "pensé" 1) obscurément (non clairement) et 2) confusément (non distinctement)
présence implicite du tangible dans les quatre déterminations (figurabilité, impénétrabilité, tangibilité, mobilité);
?…
102) ?
103) ?
104) deux opposés dans les 6 manières d'être une chose qui pense : Qu'est-ce qu'une chose qui pense ? C'est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent
105) ?
106) ?
107) ?
108) ?
109) deux façons de parler des choses corporelles : dont les images se forment par ma pensée/et qui tombent sous le sens
110) deux manières de parler "des corps" (logique et métaphysique, médiévale/méditations de philosophie première, cartésienne) : je n'entends pas parler des corps en général, car ces notions générales sont d'ordinaire plus confuses,/mais de quelqu'un en particulier
111) ?
112) ?
113) ?
114) ?
115) deux sens (orientations) de la pensée personnelle : autre chose (cette cire, ces passants)/moi-même
116) deux modalités de l'existence : est et peut ne pas être (la cire)/suis et ne peux pas ne pas être (moi)
117) deux choses : toutes les autres choses qui me sont extérieures, et qui se rencontrent hors de moi/moi
118) deux notions ou connaissance : moins nette, moins distincte/plus d'évidence, de distinction et de netteté
119) deux choses, opposées selon la facilité de leur connaissance : la cire, ou quelque autre corps/la nature de mon esprit, il n'y a rien qui me soit plus facile à connaître que mon esprit


MÉDITATION TROISIÈME
120) ?
121) deux opposés dans différentes façons de penser, sauf deux : qui affirme/qui nie
qui connaît peu de choses/qui en ignore beaucoup
qui aime/qui hait
qui veut/qui ne veut pas
qui imagine/
qui sent/
122) deux sens d'imaginer et de sentir : les choses que je sens et que j'imagine/ces façons de penser, que j'appelle sentiments et imaginations, en tant seulement qu'elles sont des façons de penser
123) deux cas : ne sont peut-être rien du tout hors de moi et en elles-mêmes/
124) deux connaissances : ce dont je suis certain/ce qui est requis pour me rendre certain de quelque chose (dite première connaissance) 125) deux caractères de la première connaissance : (en elle ne se rencontre rien qu'une) claire et distincte perception de ce que je connais
126) deux détermination de la règle générale : toutes les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement, sont toutes vraies
127) deux choses dans ce que j'ai reçu et admis au sujet de toutes les autres choses que j'apercevais par l'entremise de mes sens : les idées ou les pensées de ces choses/l'existence des choses hors de moi

128) ?

129) deux vérités, sans la connaissance desquelles je ne vois pas que je puisse jamais être certain d'aucune chose : s'il y a un Dieu/s'il peut être trompeur
130) deux sortes de notions selon l'ordre de méditer que je me suis proposé : des notions que je trouverai les premières en mon esprit/celles que j'y pourrai trouver après
131) deux tâches préalables : diviser toutes mes pensées en certains genres/considérer dans lesquels il y a proprement de la vérité ou de l'erreur.
132) deux genres de pensées : idées, au sens propre/volontés ou affection, et jugements
133) deux considérations des idées : seulement en elles-mêmes/rapportées à quelque autre chose
134) deuxième des deux tâches : elles ne peuvent, à proprement parler, être fausses/elles peuvent l'être
135) deux exemples : soit que j'imagine une chèvre/ou une chimère
136) ?
137) ?
138) ?
139) ?
140) premier des deux arguments sur l'existence de Dieu : par l'idée de l'infini (M3ᵉ)/par l'essence du parfait (M5ᵉ)
141) deux voies : par l'origine des idées/par la cause des idées
142) deux réalités de l'idée : formelle/objective
143) deux équations : égalité des idées selon la réalité formelle : 𝒊𝑥 = 𝒊𝑦/inégalité des idées selon la réalité objective : 𝒊𝑥 ≠ 𝒊𝑦.
144) deux quantités comparées de réalité objective des idées : supérieure (idées de substances)/inférieure (idées d'accidents)
145) deux réalités objectives de l'idée : finie/infinie
146) deux quantités comparées de réalité objective de l'idée : supérieure (idée de l'infini)/inférieure (idées de substances finies)
147) deux quantités comparées de réalité : supérieure (en la cause)/inférieure (en son effet)
148) deux déterminations plus précises de l'inconnu par deux exclusions : du néant par l'être, et du − par le +.
149) deux équations : quantité supérieure de perfection ∝ quantité supérieure de réalité/quantité inférieure de perfection ∝ quantité inférieure de réalité
150) deux quantités comparées : quantité de réalité formelle de la cause de l'idée ≥ à la quantité de réalité objective de idée
151) deux sens ou modalités de l'existence : non-nécessaire/nécessaire
(idée du triangle, mon existence/idée de Dieu, existence de Dieu)
(existence par un autre/causa sui)
(possible, au sens causal : ce dont l'être nécessite une cause/nécessaire, au sens causal : ce dont l'être ne nécessite pas de cause)
152) ?
153) ?
154) ?
155) ?


MÉDITATION QUATRIÈME
156) deux hypothèses sur la véracité divine : non-véracité/véracité divine
(imperfection/perfection)
157) deux hypothèses sur la cause (ou raison formelle) de l'erreur : idée positive de Dieu/idée négative du néant
(imperfection/perfection)
158) deux causes mises en cause et mises hors de cause de l'erreur : mon entendement/ma volonté
(ma puissance de connaître/ma puissance d'élire ou mon libre arbitre)
159) deux extensions opposées de ma volonté et de mon entendement :
extension supérieure de ma volonté/extension inférieure de mon entendement
160) deux usages de mon libre arbitre : mauvais/bon



MÉDITATION CINQUIÈME
161) ?
162) deux genres d'idées : idée feinte ou factice d'une chose fictive/idée vraie d'une chose réelle
(dépendante de mon esprit/indépendante de mon esprit)
(idée de la Chimère ou de Pégase/idée de Dieu)
(impossible, au sens logique : ce qui implique répugnance ou contradiction/nécessaire, au sens logique : ce dont l'essence implique non-contradiction ou non-imperfection absolue)
163) deuxième des deux arguments sur l'existence de dieu : par l'idée de l'infini (M3ᵉ)/par l'essence du parfait (M5ᵉ)
164) deux ???? : distinction de l'existence et de l'essence/séparation de l'existence et de l'essence
165) deux cas : toutes les autres choses/Dieu
166) deux modalités de la séparation de l'existence et de l'essence : possible, au sens logique (ce qui n'implique pas contradiction)/impossible, au sens logique (ce qui implique contradiction ou imperfection)


MÉDITATION SIXIÈME
167) deux manières de penser : imagination/intellection ou conception
(deux modalités : non-nécessaire à l'essence de mon esprit/nécessaire à l'essence de mon esprit)
(deux sens de l'esprit : esprit tourné vers le corps/esprit tourné vers soi-même)
168) deux sens du corporel, deux corps : un (ou tous les autres) corps/mon corps
deux corps : un (sens générique ou non singulier) ou tous les autres corps/mon corps (singulier absolu, non générique)
implicitement : à la différence de la métaphysique, de l'Arbre de Porphyre
« ce mot de corps est fort équivoque » (à Mesland, 9.2.1645)
169) deux sens de la pensée "du" corps ou du corps pensé : imagination/sentir
nature corporelle qui est l'objet de la géométrie/nature corporelle qui est, en première personne, pensée-sensible, en philosophie première ?

170) deux enjeux : enjeu explicite : «preuve de l'existence des choses corporelles»/enjeu non explicite : mise en doute (hyperbolique, encore) du sens de l'existence et de la nature des corps/du sens de l'existence et de la nature du corps absolument unique de la chose pensante
171) deux sensibles (corporels ?) : mes membres sensibles/mes sentiments charnels
172) deux capacités sensibles de mon corps parmi les corps :
sentiment de recevoir diverses commodités/sentiment de recevoir diverses incommodités
173) deux sentiments de mon corps parmi les corps :
sentiment de plaisir ou de volupté/sentiment de douleur
174) deux formes de sensibilité supplémentaires : appétits/passions
(faim, soif, etc./joie, tristesse, colère, etc.)
175) deux qualités sensibles des corps autres ou extérieurs au mien :
extension, figures et mouvements/dureté, chaleur, et autres qualités sensibles tangibles ou tactiles
176) les 4 autres sens du sensible : le visible (deux : les couleurs/la lumière), les odeurs, les saveurs, les sons
deux sens du sensible et de la pensée sentante : non tangible/tangible
177) deux sens des sens : sens extérieurs/sens intérieurs ou intimes
178) deux genres d'idées : idées des corps d'où procèdent ces idées des qualités sensibles/autres idées
179) deux raisons de croire sentir des choses vraies et entièrement différentes de ma pensée :
1) présentation à ma pensée sans que mon consentement soit requis
2) nécessaire présence de la chose sensible à l'organe d'un de mes sens,
et impossible de ne pas sentir en présence de la chose sensible
180) deux genres d'idées : idées sensibles/idées fictives ou souvenir, contraires sous 3 rapports :
1) vivacité inférieure des idées fictives ou du souvenir/vivacité supérieure des idées sensibles 2) caractère express inférieur des idées fictives ou du souvenir/caractère express supérieur des idées sensibles 3) distinction inférieure des idées fictives ou du souvenir/distinction à leur façon supérieure des idées sensibles

181) deux espèces (ou genres ?) d'idées : idées de la raison ou idées rationnelles/idée des sens ou idées sensibles, contraires sous 3 rapports :
1) − expresses/+ expresses 2) formées de moi-même/ non formées de moi-même 3) les idées de la raison sont le plus souvent composées de parties d'idées sensibles/?

Cette troisième détermination remet-elle en doute ce qui précède ? Si oui, comment ?

182) deux sens du corporel, deux corps (pour la seconde fois) :
appartenance − propre et − étroite de tout autre corps/appartenance + propre et + étroite de mon corps propre, contraires sous 3 rapports :
1) séparabilité possible d'avec tout autre corps/inséparabilité nécessaire d'avec mon propre corps 2) sensibilité extrinsèque de tout autre corps/caractère sensibilité intime, interne de tous mes appétits et de toutes mes affections dans et pour mon corps 3) je ne suis pas touché des sentiments de plaisir et de douleur dans les parties d'aucun des autres corps/je suis touché des sentiments de plaisir et de douleur dans les parties de mon corps propre

183) deux ordres sensibles, «sans aucun rapport rationnel (au moins que je puisse comprendre)»,
mais institués de nature : sentiment/passion ; émotion/appétit ou désir
comment du sentiment de douleur naît la pensée de tristesse ?
comment du sentiment de plaisir naît la joie ?
comment de la faim («émotion de l'estomac») naît l'appétit de manger ?
comment de la sécheresse du gosier naît le désir de boire ?
184) ?
185) ?
186) ?
187) ?
188) ?
189) ?



Réponses aux Iᵉ Objections


Réponses aux IIᵉ Objections
1) deux voies dans la façon d'écrire des géomètres : l'ordre/la manière de démontrer (ratio demonstrandi).
2) deux sens (orientations) de l'ordre, antérieur/postérieur ou ultérieur : les choses qui sont proposées les premières/les suivantes
3) deux nécessités de l'ordre : les choses qui sont proposées les premières doivent être connues sans l'aide des suivantes, et que les suivantes doivent après être disposées de telle façon, qu'elles soient démontrées par les seules choses qui les précèdent.
4) deux manières de démontrer : par l'analyse (ou résolution, ajoute la traduction)/par la synthèse (ou composition, ajoute la traduction).
5) deux vertus de l'analyse : l'analyse montre la vraie voie par laquelle une chose a été méthodiquement et comme a priori inventée, et fait voir comment les effets dépendent des causes.
6) deux conditions et deux conséquences : en sorte que, si le lecteur la veut 1) suivre, et 2) jeter les yeux soigneusement sur tout ce qu'elle contient, 1) il n'entendra pas moins parfaitement la chose ainsi démontrée, et 2) ne la rendra pas moins sienne, que si lui-même l'avait inventée.
7) deux raisons pour avoir suivi seulement la voie analytique dans mes Méditations : parce qu'elle me semble être 1) la plus vraie, et 2) la plus propre pour enseigner ;



Les Méditations métaphysiques n'existent pas
Métaphysique, au sens pré-cartésien (d'origine aristotélicienne) : science (non restreinte) suprême supra-physique et supra-mathématique du supra-naturel ou sur-naturel, c'est-à-dire science de l'étant en tant qu'étant (ens commune), et des transcendantaux convertibles avec lui), de Dieu, et de l'âme.







Arbre de Porphyre (Εἰσαγωγή aux Catégories d'Aristote), dont la Logique (aristotélicienne et médiévale) est l'âme et dont la cîme est la Métaphysique.
arbre ou ligne prédicamentale : individus, espèces, genres, définitions, catégories, transcendantaux




Sens de la vie philosophique : ascension, élévation spirituelle, correspondant à la transcendance réelle du sujet de la métaphysique à l'égard du mouvement, de la matérialité, du temps, et du sensible.



Corps au sens métaphysique : Corps générique ou non singulier. La métaphysique pense « le corps » comme un genre, dont le corps vivant, animal, et humain est une espèce, dont mon corps est un corps particulier, parmi les autres corps, comme les autres corps.
(Méditations de) Philosophie première, au sens cartésien : science première des premières causes, c'est-à-dire des principes.
Qu'est-ce à dire ? « Le mot de principe se peut prendre en divers sens, et c’est autre chose de chercher une notion commune […] ; et autre chose de chercher un Être, l’existence duquel nous soit plus connue que celle d’aucuns autres, en sorte qu’elle nous puisse servir de principe pour les connaître. […] En l’autre sens, le premier principe est que notre Ame existe, à cause qu’il n’y a rien dont l’existence nous soit plus notoire » (à Clerselier, 1646, A.T., IV, 444).
trois "principes" : moi, l'idée de l'infini, mon corps

Arbre cartésien de la Philosophie, « dont les racines sont la Métaphysique [au nouveau sens de philosophie première ou distincte d'elle ?], le tronc est la Physique » et dont la cîme est la Morale, « j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui, présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse » (Principes de la philosophie).
Quelle est l'âme de l'arbre cartésien ?
Quelles sont les formes des ramifications des racines elles-mêmes ?

L'arbre philosophique cartésien (à commencer par ses racines) est-il encore figurable et pensable, en troisième personne (naïvement) ? Ou bien est-"il", au contraire, la perspective et la pensée en première personne, elle-même ?

Comparaison dans la VIᵉ des Regulae.

Et pourtant, malgré tout : « Eudoxe : car je lui [l'Arbre de Porphyre] dois le peu que je sais et c'est de son secours que je me suis servi pour reconnaître l'incertitude de toutes les choses que j'y ai apprises. » (La recherche de la vérité par la lumière naturelle, date ?)




La pluralité des genres d'êtres n'est pas purement et simplement abandonnée et remplacée par les « séries » des Regulae VI. Descartes distingue encore, explicitement, des genres.


Sens de la vie philosophique : méditations, approfondissements pensant (doutant, concevant, affirmant/niant, voulant/ne voulant pas, imaginant, et sentant) de l'enracinement ou des racines philosophiques premières, plus profondes que la "physique" et la "logique", et élévation morale ?

Mon corps, en première personne : Corps singulier absolu, non générique. Tout autre « corps » est le contraire du seul et unique corps au sens propre, premier, et absolument unique : mon corps.
« ce mot de corps est fort équivoque » (à Mesland, 9.2.1645)

« l'étendue n'est pas le corps » (Regulae, XIV) …
La plus petite des trois distinctions réelles (entre une substance (quid d'une chose ?) et son attribut principal) …



Méditations cartésiennes
sur l'historiographie philosophique "cartésienne" française

Il y a déjà quelque temps que je me suis aperçu que, dès mes premières années, j’avais reçu quantité de fausses opinions sur Descartes pour véritables, et que ce que j’ai depuis fondé sur des principes si mal assurés, ne pouvait être que fort douteux et incertain ; de façon qu’il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions sur Descartes que j’avais reçues jusques alors en ma créance, et commencer tout de nouveau dès les fondements…

Il faut une méditation cartésienne de l'historiographie philosophique "cartésienne" française, qui la mette elle-même en doute.

Comment est-il possible qu'une grande part de l'historiographie philosophique "cartésienne" française ne se doute pas de quelque chose qui se répète, systématiquement, partout, dans chacune des Méditations ? L'abîme entre Descartes et l'historiographie philosophique "cartésienne" française est digne d'étonnement.

Cousin et autres (XIXᵉ s.) : Lire Delphine Antoine-Mahut, L’autorité d’un canon philosophique : Le cas Descartes (2021)
Occurences Descartes dans Catherine König-Pralong, Médiévisme philosophique et raison moderne, de Pierre Bayle à Ernest Renan
Id., La colonie philosophique. Écrire l'histoire de la philosophie aux XVIIIᵉ et XIXᵉ s.

Gilson (1913–1984) : perpsective historisante, médiéviste, La liberté (humaine et divine) chez Descartes et la théologie, et modèle mathématique

Brunschvicg (1904–1937) :

Hamelin (1911) : Selon la préface de Durkheim au Système de Descartes d'Hamelin, «ce qui fait la manière propre d'Hamelin, c'est qu'il combina très heureusement ces deux méthodes [«deux méthodes très différentes appliquées à l'histoire de la philosophie» : «études des doctrines du point de vue purement dogmatique» et «introduction de l'esprit historique dans l'étude des systèmes philosophiques» selon ses termes], mais en les transformant.»

Wahl (1920) : vérifier ce que Wahl pense du temps cartésien

Gouhier (1924–1962) :
Laporte (1945) : "rationalisme" (sic) de Descartes.
Merleau-Ponty (1945–1964) : "Descartes" de Merleau, le philosophe avec lequel il s'explique (aux deux sens de "s'expliquer"). Le vrai Descartes est le philosophe dont Merleau est le plus proche. Vérifier Le scénario cartésien d'Emmanuel de Saint Aubert
Vuillemin (1960) : Mathématiques et "métaphysique" (sic) chez Descartes.

La longue dispute Alquié/Gueroult (1950–1981) :
Cas exemplaire du problème de l'historiographie philosophique "cartésienne" française
Deux vérités cartésiennes : nécessité et priorité d'une analyse logique systématique interne, mais nécessité d'une méditation, personnelle, cartésienne, qui ne se confond pas avec "l'ordre des raisons" et qui lui est irréductible. "L'ordre des raisons" lui-même n'est pas unique, ni univoque. Il y a deux ordres cartésiens ("ordre des raisons" à la manière de Gueroult, et ordre temporel, vivant, métaphysique, de la pensée, à la manière d'Alquié) ; deux sens de l'ordre (prioritaire) : priorité chronologique de connaissance (découverte), et priorité logique de démonstration logique ; deux méthodes de démonstration : par l'analyse ou résolution, ordre de l'invention ou de la découverte logique de la vérité, et par la synthèse ou composition, ordre de la compréhension ou de l'explication logique de la vérité.

Deux genres et deux méthodes d'historiographie philosophique "cartésienne" :
dans les termes de Gueroult, «critique historique» et «analyse des structures, démonstratives et architectoniques, du texte» du «Descartes de granit»;
dans les termes d'Alquié, «élever à l'essence sa propre histoire» (l'histoire de son esprit, que je sois Descartes ou que je sois le philosophe qui le médite), et "Descartes" transformé «en monument et ceux qui font du granit cartésien celui d'une pierre tombale» dans laquelle le vrai Descartes, vivant, n'est plus, et dans laquelle Descartes n'est plus vivant. La première est entrer soi-même dans le tombeau de Descartes et découvrir qu'il n'y est pas.


Rodis-Lewis (1950–1998) :
Beyssade (1972–2023) :
Marion (1975–2021) : perspective historisante, "Descartes"/Aristote, "onto-théo-logie", ens ut cogitatum et ens ut causatum, "phénoménologie".
Robinet (1996–1999) : perspective historisante, L'Axe La Ramée-"Descartes", "Descartes" (fils) du "siècle logique".
Guenancia (1998–2015) :
Agostini (1998–2025) : perspective historisante, L'idea di Dio in "Descartes", de "Descartes" à la seconde scolastique, de la seconde scolastique à "Descartes", nouvel Index scolastico-cartésien
Olivo (2005) : essence de la vérité, création des vérités éternelles
Gress (2012) : perspective historisante, "humanisme", Renaissance, (plutôt que perspective médiéviste), précarité du monde, ens ut demonstratum et ens ut potentia
Dubouclez (2013) : perspective historisante, la voie de l'analyse
Carraud (1992–2025) :
Arbib (2021) : perspective historisante, histoire de la métaphysique et l'infini
Devillairs (2004–2013) :

Alain de Libera, Archéologie du sujet, tome I : Naissance du sujet (2007)
Id., tome II : La quête de l'identité (2008)
Id., tome III : L'acte de penser, 1 : La double révolution (2014)
Id., tome IV : ?


Bibliographia cartesiana, 1800–1960
Bibliographie cartésienne (1960–1996)
Bulletin cartésien
Corpus Descartes, édition en ligne des œuvres et de la correspondance de Descartes


En première personne :
MotoGP 14, 17, 19, 22, 23, 24
Ride, 3, 4
MX vs ATV Legends
Dakar Desert Rally
TT Isle of Man, 3

Need For Speed: The Run, Shift, Shift 2, 2015, Payback, Heat, Unbound
Juiced 2 (2007)
F1 2010, 2013, 2019, 2020, 2021, 2023
Grand Prix Legends, 2, 4
GRID, 2, Autosport, 2019, Legends
Ferrari Challenge Trofeo Pirelli (2009)
Test Drive: Ferrari Racing Legends (2012)
The Crew 2, Motorfest
Taxi Life Barcelona
Wreckfest
Drive Club
Gran Turismo 7
Japanese Drift Master (2025)
Tokyo Xtreme Racer (2025)

Kingdom Come Deliverance II