La vraie vie

Projet territorial d'Éducation Artistique et Culturelle 2024–2029 consacré au vivant en collaboration avec la Médiathèque entre Dore et Allier de Lezoux, Cyril Amblard, la Compagnie Entre eux deux rives et Graine Vagabonde, avec le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Auvergne, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, et le Département du Puy-de-Dôme.
Début du projet : quatrième trimestre 2024
Représentations du spectacle Dépêche-toi ! par la Compagnie Entre eux deux rives, les mardi 5 et jeudi 7 novembre, accueil de deux classes de maternelles et deux classes d'élèves de CE1/CE2.
Les séances pré-spectacles ont lieu le lundi 4 novembre 2024, de 9h à 10h à Seychalles, de 10h45 à 11h45 à Lezoux, et de 14h à 16h30 à Orléat.
Les premiers ateliers ont lieu le vendredi 8 novembre 2024, de 8h30 à midi à Orléat, de 14h à 15h à Lezoux, et de 15h30 à 16h30 à Seychalles.
Ateliers questionnement philosophique et écriture musicale avec les élèves de CM1–CM2 de Claire Rouby à l'école de Joze, du 13 au 27 mars 2025.
Conférences philosophiques
Samedi 9 novembre 2024, 17h30 – 19h La philosophie comme manière de vivre : La vraie vie |
Samedi 7 décembre 2024, 17h30 – 19h Les deux sens de la vie : dans la philosophie d'Henri Bergson |
Samedi 15 février 2025, 17h30 – 19h La découverte vivante du corps charnel et du monde-de-la-vie |
Ateliers philosophie adultes
Mercredi 22 janvier 2025, 17h30 – 19h Les deux sens de la vie : dans la philosophie d'Henri Bergson |
Mercredi 5 mars 2025, 17h30 – 19h La découverte vivante du corps charnel et du monde-de-la-vie |
Argumentaire


La philosophie comme manière de vivre
La vraie vie
La vraie vie

Nicolas Poussin, Diogène jetant son écuelle (détail), Paris, Musée du Louvre. « Vainqueur de l’ennemi le plus redoutable de l’homme, la volupté », celui qui « faisoit pleuvoir le sel & l’ironie sur les vicieux », « accablant les passants de vérités injurieuses », « ils apprirent de lui à pratiquer la vertu, à manger des oignons, à marcher les pieds nus, à n’avoir besoin de rien, & à se moquer de tout. […] Personne n’eut plus de fierté dans l’âme, ni de courage dans l’esprit, que ce philosophe. Il s’éleva au-dessus de tout événement, mit sous ses pieds toutes les terreurs, & se joua indistinctement de toutes les folies. » Diderot, L'Encyclopédie, article Cynique
avoir l'audace d'accomplir en soi la loi de la philosophie, vivre de manière philosophique
Friedrich Nietzsche, La Philosophie à l'époque tragique des Grecs
Friedrich Nietzsche, La Philosophie à l'époque tragique des Grecs
La vraie vie (ἀληθὴς βίος)
Les quatre sens du vrai
dans la vie philosophique (βίος φιλοσοφικός) antique
Les quatre sens du vrai
dans la vie philosophique (βίος φιλοσοφικός) antique
Est vrai ce dont l'être n'est pas en retrait, caché, dissimulé, négligé, oublié. | Est vrai ce dont l'être n'est pas altéré par un élément qui soit autre que lui-même, ce qui est conforme à son essence, intègre, libre, non asservi, affranchi, original, authentique | Est vrai ce qui est droit. Droiture, rectitude de la vie. Vie conforme au λόγος et à la φύσις. | Est vrai ce qui est, au sens propre, c'est-à-dire bon, immuable, incorruptible, éternel, en particulier irréfutable, anelegktos. |
La vie socratique (βίος σωκρατικὸς)
Le souci de soi-même (ἐπιμέλεια ἑαυτοῠ), examen de soi-même, exetasis, mise en question vivante (dévoilement) de la bonté de son âme et de sa vie. Le dernier mot de Socrate, μὴ άμελήσητε, ne négligez pas, n'oubliez pas. Le courage de la vérité (la παρρησία), envers soi-même et les autres. Savoir ne pas savoir. l'εἰρωνεία, miroir |
La question de l'essence (οὐσία) elle-même. La question essentielle : Qu’est-ce ? (τί ἐστι), question simplissime, l'essence du questionnement est la mise en question de soi-même, son εἰρωνεία. Devenir soi-même pour soi-même la question. Socrate est la question, elle-même, la dialectique. Savoir ne pas savoir. | Le dialogue vivant est l'essence du λόγος, de la vie philosophique, et de l'être lui-même. Mise en question de sa manière de vivre et vie répondant d'elle-même, de sa conformité à la raison (λόγος). l'εἰρωνεία |
Vie en quête du bien et du sens de l'être. Pratique socratique de la réfutation logique du faux par soi-même, l'ἔλεγχος, dont le principe vivant est la non contradiction avec soi-même. Recherche et pratique des vertus (ἀρετή), du meilleur, du bien, du perfectionnement moral, et de l'idéal. Vie philosophique comme mission irrévocable. |
La vie cynique (βίος κυνικός)
vie non honteuse, effrontée, impudente (ἀναίδεια), audace de vivre, vie bravant le faux. Le courage de la vérité (la parrêsia) | vie dépouillée (πενία), indifférente (ἀδιάφορος), vie de détachement, renoncement aux artifices inutiles, vie frugale, vie nue et culottée, vie simple. Rien de trop (Μηδὲν ἄγαν), modération (σωφροσύνη) vraie vie royale, souveraine (face-à-face Diogène Alexandre) |
vie non-conformiste (παραχαράττειν τὸ νόμισμα), non conventionnelle, discréditation vivante de la fausseté des conventions, manifestant que la vie ordinaire est (erre) ailleurs que là où est la vraie vie, le droit chemin, vie sauvage, nature, rebelle, insolente, vie critique (diakritikos), interpellante, provocante, dérangeante. conformité charnelle, incarnée, à la vérité, à même son corps un raccourci vers la vertu (σύντομον ἐπ᾽ ἀρετὴν ὁδόν) |
vie de chien de garde (phulaktikos), décriant et tournant les vices en ridicule, mordant, diatribes (διατριβαί), harangue force d'âme (καρτερία, ἰσχύς), exercice, ascèce spirituelle et corporelle (ἄσκησις), efforts (πόνοι) sur soi-même |

Diogène et sa lanterne, Jean-Léon Gérôme, 1860.
La vie stoïcienne
... | Ne pas surajouter de jugements aux événements | Vivre selon la vertu (SVF I, 179, 180) | ... |
Lectures philosophiques
La philosophie comme manière de vivre
Les deux sens de la vie
dans la philosophie d'Henri Bergson
Les deux sens de la vie
dans la philosophie d'Henri Bergson

Qu'est-ce que le temps ? La première découverte philosophique bergsonienne : Le temps est le contraire de ce que l'intelligence pense qu'il est | |
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LE « TEMPS » (t) : L'HEURE, LA DATE | LA DURÉE VIVANTE |
mixte confus d'espace (ligne, cercle, plan) et de durée (dénaturée, faussée) | pure claire et distincte |
artificiel, symbolique, standard | réelle, vraie, originale |
inerte, calculé, dé/compté, mesuré, mathématiquement, mécaniquement, économiquement, de l'extérieur | vivante et vécue, sensible et sentie, vitalement, charnellement, intimement, de l'intérieur |
analytique, intelligence part de l'immobile et reconstruit le mouvement avec des immobilités juxtaposées, faite pour l'action, l'utilité pratique | intuitive, intuition pense en durée, part du mouvant, sympathie spirituelle avec le vivant et la vie des choses, consiste à défaire ce que l'intelligence a fait |
fabrication, mécanique, procède par association et addition de matériaux, concentration et compression, centripète (de la périphérie au centre), synthétique, successif (confusion de la succession avec un déplacement) la matière est pensée et traitée par l'intelligence comme une composante | organisation, organique, se développe par dissociation et dédoublement, explosive, centrifuge (du centre à la périphérie), simple, simultanée la chair vivante et la matière est un obstacle traversé, une résistance à l'organisation vivante |
relatif | absolue |
divisé et arbitrairement divisible | indivise, totale et rebelle aux divisions arbitraires |
homogène, fait de parties identiques et extérieures les unes aux autres, multiplicité numérique de juxtaposition dans l'espace | hétérogène, se différençiant de soi, en différences intérieures les unes aux autres, multiplicité qualitative de compénétration dans la durée |
tout fait, prédéterminé, programmé d'avance, prévisible | se faisant, imprévisible |
asservi | libre |
social, impersonnel, normé | individuelle, personnelle, sauvage (vie végétale et vie animale) |
oubli et contresens sur le sens et la nature du temps : passager, temporaire, éphémère, disparition, anéantissement; confusion entre conservation, temporelle, et inclusion, spatiale, « d'images dans un organe »; oubli et contresens sur la nature (« cérébrale ou psychique », « mécanisme ou faculté ») et le sens (« enregistrer le passé ») de la mémoire vivante et du passé | remémoration et expérience vivante de la durée, telle qu'elle est, vécue, conformément à sa vraie nature et son vrai sens : continuation, croissance, mûrissement, mémoire, création, accroissement d'être la durée, elle-même, est mémoire le passé, lui-même, se conserve |
Dénouée du suprasensible, la métaphysique devait-elle simplement disparaître, et sa disparition n'allait-elle pas entraîner celle de la philosophie elle-même […] ? Il y a eu plusieurs tentatives de sauver la métaphysique et le destin métaphysique de la philosophie de sa critique empiriste [britannique]. Celle qui nous intéresse dans ce livre […] a proposé un programme inédit de nouage entre l'expérience et la métaphysique, qui explique une partie importante de la philosophie du XXᵉ siècle, notamment en France [Henri Bergson, Jean Wahl, Maurice Merleau-Ponty, Gilles Deleuze, Pierre Hadot d'une part, Georges Bataille, Maurice Blanchot, Michel Foucault d'autre part], et qui continue d'inspirer bien des penseurs actuels. […] Car, d'après les empiristes métaphysiques, le plan des expériences n'est pas plat. Toutes les expériences ne se valent pas. Les expériences ordinaires […] nous empêcheraient de saisir le fond des choses, le sens véritable de la vie, la nature ultime de la réalité. Dans nos expériences ordinaires, nous raterions quelque chose d'essentiel, mais il nous serait donné dans de rares moments privilégiés qui sont d'authentiques expériences métaphysiques. […] Les expériences ordinaires nous maintiendraient dans un régime d'apparence sur le plan épistémique et dans le conformisme des valeurs établies sur le plan moral, mais les expériences exceptionnelles nous donneraient accès à la réalité véritable et nous indiqueraient un mode d'existence supérieur et essentiellement libre.
Stéphane Madelrieux, Philosophie des expériences radicales, p. 14
Lectures philosophiques
Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience Id., Matière et mémoire Id., L'évolution créatrice Id., La pensée et le mouvant Id., Introduction à la métaphysique Id., La conscience et la vie Id., L'âme et le corps Id., Le possible et le réel Id., Cours à l’ENS, 1898-1900 (à paraître en 2025) Id., L’idée de temps. Cours au Collège de France 1901-1902 Id., Histoire de l’idée de temps. Cours au Collège de France 1902-03 Id., Histoire des théories de la mémoire. Cours au Collège de France 1903-1904 Id., L’évolution du problème de la liberté. Cours au Collège de France 1904-1905 | Maurice Merleau-Ponty, Bergson se faisant Vladimir Jankélévitch, Henri Bergson Gilles Deleuze, Bergson, 1859–1941 Id., La conception de la différence chez Bergson, repris dans L'île déserte et autres textes (1953–1974) Le bergsonisme Giuseppe Bianco, Après Bergson : Portrait de groupe avec philosophe Frédéric Worms, Bergson ou les deux sens de la vie Stéphane Madelrieux, Philosophie des expériences radicales André Pichot, Histoire de la notion de vie Aurélien Arnaud, Terminator 2 Unplugged |
La philosophie comme manière de vivre
La découverte vivante du corps charnel et du monde-de-la-vie
La découverte vivante du corps charnel et du monde-de-la-vie

À partir des sciences physiques s'étendit à la conception de toute existence une ontologie dont l'entité modèle est la pure matière, dépouillée de tous les traits de la vie. […] Notre pensée est aujourd'hui sous la domination ontologique de la mort. […]
Son œuvre accomplie, le dualisme nous a légué l'« étendue » en tant que ce qui est sans vie et insensible, et le corps est indéniablement une partie de cette étendue : dès lors, soit il est essentiellement le même que l'étendue en général — auquel cas on ne comprend pas son être en vie, soit il est sui generis — auquel cas on ne comprendra pas sa prétendue exception et elle remet en question tout le principe, c'est-à-dire l'interprétation matérialiste de la substance comme telle selon les pures propriétés de l'étendue indifférente. […]
Ainsi le corps organique signifie-t-il la crise de toute ontologie connue et de « toute ontologie future qui pourra se présenter comme science ». […] Le corps vivant est le rappel de la question ontologique non encore résolue : « qu'est-ce que l'être ? » et doit être le canon des tentatives à venir pour la résoudre.
Hans Jonas, Le phénomène de la vie. Vers une biologie philosophique,
La vie, la mort et le corps dans la théorie de l'être
Mais il est à présent capital de considérer la substitution qui s’accomplit déjà chez Galilée – par laquelle le monde mathématique des idéalités, qui est une substruction, est pris pour le seul monde réel, celui qui nous est donné vraiment comme perceptible, le monde de l’expérience réelle ou possible : bref, notre monde-de-la-vie quotidien. Cette substitution s’est transmise aussitôt chez les successeurs de Galilée, chez tous les physiciens des siècles suivants. […] Ainsi dès Galilée commence la substitution d’une nature idéalisée à la nature pré-scientifique donnée dans l’intuition. […]
C’est dans le monde-de-la-vie que nous-mêmes vivons, conformément à notre mode d’être, c’est-à-dire dans toute la chair de notre personne. Mais ici nous ne trouvons rien des idéalités géométriques, ni l’espace géométrique, ni le temps mathématique avec toutes ses formes.
C’est là une remarque importante, bien que fort triviale. Car c’est précisément cette trivialité qui est masquée par la science exacte (et ce depuis la géométrie antique déjà) – masquée, donc, par cette substitution d’une activité méthodiquement idéalisante à ce qui est donné immédiatement comme la réalité (que présuppose toute idéalisation), et donné avec une force, une persistance, une vérité, dont la nature est unique et insurmontable. […] Ainsi dans la mathématisation géométrique et physique ajoutons-nous au monde de la vie – à celui qui dans notre vivre-au-monde concret est toujours pour nous donné comme réel – un vêtement d’idées, celui des vérités qu’on appelle « objectivement scientifiques » ; […] Le vêtement d’idées : « Mathématique et science mathématique de la nature », ou encore le vêtement de symboles, de théories mathématico-symboliques, comprend tout ce qui, pour les savants et les hommes cultivés, se substitue (en tant que nature « objectivement réelle et vraie ») au monde de la vie et le travestit. C’est le vêtement d’idées qui fait que nous prenons pour l’Être vrai ce qui est Méthode.
Edmund Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale,
§ 9 La mathématisation galiléenne de la nature. h) Le monde-de-la-vie comme le fondement de sens oublié
de la science de la nature, p. 57-60
Le vivant est l'être charnel. Qu'est-ce que la chair et le charnel ? Qu'est-ce que le sensible et la sensibilité ?
Les deux sens du corps. 2) Le concept naïf de corps comme objet ou chose matérielle étendue. Aporie (perception et vie). Confusion entre essence et corps. 1) Le corps vécu : chair vivante et sensible, au double sens. Vie charnelle, incorporation, sensibilité, sentiments.
Les deux sens du corps. 2) Le concept naïf de corps comme objet ou chose matérielle étendue. Aporie (perception et vie). Confusion entre essence et corps. 1) Le corps vécu : chair vivante et sensible, au double sens. Vie charnelle, incorporation, sensibilité, sentiments.
Lectures philosophiques
Edmund Husserl, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception Id., Le visible et l'invisible Jan Patočka, Introduction à la phénoménologie de Husserl Id., Qu'est-ce que la phénoménologie ? Alphonse de Waelhens, La Phénoménologie du corps Hans Jonas, Le phénomène de la vie : Vers une biologie philosophique Michel Foucault, La vie : l'expérience et la science | Barbara Stiegler, Nietzsche et la critique de la chair : Dionysos, Ariane, le Christ Monique Dixsaut, Nietzsche. Par-delà les antinomies Pierre Montebello, Vie et maladie chez Nietzsche Gilles Deleuze, Nietzsche et la philosophie Id., Nietzsche Didier Frank, Nietzsche et l'ombre de Dieu Stefan Zweig, Nietzsche Sebastian Schütze, Friedrich Nietzsche et les artistes du nouveau Weimar Benjamin Lipscomb, The Women Are Up to Something: How Elizabeth Anscombe, Philippa Foot, Mary Midgley and Iris Murdoch Revolutionized Ethics Clare Mac Cumhaill et Rachael Wiseman, Le Quartet d'Oxford. Quand Elizabeth Anscombe, Philippa Foot, Mary Midgley et Iris Murdoch réinventaient la philosophie |
Penser, un arbre
L'Arbre de Porphyre
Comment la pensée est-elle vivante ? Comment la pensée s'engendre-t-elle ? Comment naît-elle et grandit-elle ?
Quel est l'engendrement vivant, logique, de la question — Qu'est-ce ? — et de la réponse ?
Comment l'arbre de la pensée s'engendre-t-il ? Dans quel sens logique ? Comment ses branches se divisent-elles ? Comment, et pourquoi, s'élève-t-il ? Jusqu'où ?
Le logique serait-il vivant ? Serait-il l'âme de la pensée ? Et le logique, l'âme du vivant ?
L'Arbre de Porphyre
Comment la pensée est-elle vivante ? Comment la pensée s'engendre-t-elle ? Comment naît-elle et grandit-elle ?
Quel est l'engendrement vivant, logique, de la question — Qu'est-ce ? — et de la réponse ?
Comment l'arbre de la pensée s'engendre-t-il ? Dans quel sens logique ? Comment ses branches se divisent-elles ? Comment, et pourquoi, s'élève-t-il ? Jusqu'où ?
Le logique serait-il vivant ? Serait-il l'âme de la pensée ? Et le logique, l'âme du vivant ?
S'élever
L'ascension spirituelle
L'ascension spirituelle
Élévation et ascension des trois degrés ou espèces de connaissance selon Augustin d'Hippone « de l'extérieur à l'intérieur, de l'inférieur au supérieur » | ||
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Connaissance intellectuelle par l'intellect (νοῦς, intellectus, intelligentia) de l'esprit de la lumière intelligible de la vérité | ||
Connaissance rationnelle et spirituelle par le dialogue de l'esprit (mens ou spiritus) avec la raison (λόγος, ratio) à la lumière intelligible de la vérité | ||
Connaissance sensible par les sens ou l'imagination de l'âme (anima, animus) à la lumière sensible du soleil |
L'Arbre de Porphyre : quatre problèmes philosophiques médiévaux
Problème métaphysique de l'essence : Idées (Platon) ou sujet-substrat, ὑποκείμενον (Aristote). Problème de la hiérarchie substance "première"/substance "seconde". Problème de l'un et du multiple. Problème de l'universel et du particulier, deux sortes d'essences, deux sortes d'accidents. |
"Querelle des universaux". À partir du XIᵉ s. (Roscelin de Compiègne) et des écoles philosophiques parisiennes du XIIᵉ s. (Guillaume de Champeaux, Pierre Abélard, Albéric de Paris, Robert de Melun, Adam de Balsham, Gilbert de Poitiers). Premier commencement médiéval de la métaphysique. Réfutation par Abélard de la théorie du sujet unique de l'universel et du particulier (Boèce). |
En creux, l'autre sens de l'être, absent de l'arbre de Porphyre : l'existence. Problème métaphysique de la distinction de l'être (existence) et de l'essence de l'étant. "Accidentalité de l'être", "indifférence de l'essence". À partir d'Avicenne, puis Questions disputées du XIIIᵉ siècle à Paris (Henri de Gand, Gilles de Rome, Godefroid de Fontaines, Thomas d'Aquin). Second commencement médiéval de la métaphysique. | Problème métaphysique de la polysémie de l'être : analogie ou univocité de l'être ? |

Laurus metaphysica (détail), estampe du XVIIᵉ siècle, de Léonard Gaultier, BnF.
Réconciliation de Jean Duns Scot et de Thomas d’Aquin par Avicenne.
En contrebas, à gauche, les partisans de l’univocité de l’être : Bonaventure, Alexandre de Hales, Guillaume d’Ockham et François de Meyronnes.
À droite, ceux de l’analogie de l’être : Henri de Gand, Cajétan (Thomas de Vio), Francisco Suárez, Gilles de Rome et Roger Bacon.
Réconciliation de Jean Duns Scot et de Thomas d’Aquin par Avicenne.
En contrebas, à gauche, les partisans de l’univocité de l’être : Bonaventure, Alexandre de Hales, Guillaume d’Ockham et François de Meyronnes.
À droite, ceux de l’analogie de l’être : Henri de Gand, Cajétan (Thomas de Vio), Francisco Suárez, Gilles de Rome et Roger Bacon.
Vitalité ; verticalité ; croissance, organisation, ramification, cohésion, circulation et hiérarchie des savoirs ; stabilité, robustesse (face à la fortune) ; solidité, enracinement, fondation, fondements
L'Arbre cartésien de la Philosophie
Changement de sens (signification, orientation et sensibilité) de la "métaphysique", et philosophie première
Changement de sens (signification, orientation et sensibilité) de la "métaphysique", et philosophie première
"Métaphysique", au sens pré-cartésien (d'origine aristotélicienne) : science (non restreinte) supra-physique et supra-mathématique du supra-naturel ou sur-naturel, c'est-à-dire science de Dieu, de l'âme et de l'être (et des transcendantaux convertibles avec l'être).
Arbre de Porphyre (Εἰσαγωγή aux Catégories d'Aristote), dont la Logique est l'âme et dont la cîme est la Métaphysique. Sens de la vie philosophique : ascension, élévation spirituelle, correspondant à la transcendance réelle du sujet de la métaphysique à l'égard du mouvement, de la matérialité, et du temps. | "Philosophie première" (Méditations de) au sens cartésien : science des premières causes, c'est-à-dire des principes. Arbre cartésien de la Philosophie, « dont les racines sont la Métaphysique [au nouveau sens de philosophie première ou distincte d'elle ?], le tronc est la Physique » et dont la cîme est la Morale, « j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui, présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse » (Principes de la philosophie). Quelle est l'âme de l'arbre cartésien ? Sens de la vie philosophique : approfondissement, infra-physique et infra-géométrique, de l'enracinement ou des racines philosophiques premières, et élévation morale ? |
Lectures philosophiques
Aristote, Catégories, Présentation, traduction et commentaires de Frédérique Ildefonse et Jean Lallot Alain de Libera, La Querelle des universaux. De Platon à la fin du Moyen Âge, p. 44-45 Annemicke R. Verboon, The Medieval Tree of Porphyry: An Organic Structure of Logic Margaret Cameron, The Logic of Dead Humans: Abelard and the Transformation of the Porphyrian Tree Boèce, La Consolation de Philosophie Bonaventure, Itinéraire de l'esprit jusqu'en Dieu Christian Heck, L'échelle céleste dans l'Art du Moyen Âge. Une histoire de la Quête du Ciel | Pierre Mesnard, L'arbre de la sagesse, dans Descartes, Cahiers de Royaumont (1957) Juliette Dross, Les métamorphoses de l’arbre de la philosophie, de l’ancien stoïcisme à Descartes Susanna Berger, The Art of Philosophy: Visual Thinking in Europe from the Late Renaissance to the Early Enlightenment |
La philosophie comme manière de vivre
« Bestial » et « sauvage »
Ré-animer la pensée, l'imaginaire, et la sensibilité à l'animalité
En cours d'invention
Quand la philosophie redécouvre la sensibilité, elle atteint déjà quelque chose qui n'est plus, et pas encore, humain.
Le loup est la forêt. La forêt charnelle primordiale.
Retour à la « matière » primordiale : la forêt vivante. Conséquences vivantes.
Si les loups, Yellowstone – Si un castor, est une rivière – Les rivières volantes d'Amazonie
Artémis, et Actéon
Sur-vivants (ὑπερ-)
Faire corps avec : le territoire (originel, sauvage, en deçà de « l'espace »). Faire corps avec : la meute (corps multiple primitif).
Territoire d'abord sonique, sonore, acoustique. Territoire olfactif, dialogue muet et différé. Frontières d'odeurs.
Territoire charnel, aux dimensions du corps de la meute.
Quand la philosophie redécouvre la sensibilité, elle atteint déjà quelque chose qui n'est plus, et pas encore, humain.
Présences ancestrales
Le cri (hurlement, gémissement, grognement, piaillerie, jacasserie, gazouillis,…), le chant, la danse
Langages sonores d'avant la parole, antéprédicatifs
La caverne originelle
L'antre et la bête comme être qui se terre
Centre du monde bestial, centre bestial du monde. Foyer d'avant le feu.
« Bestial » et « sauvage » : désir et masculin (la part maudite)
« Bestial » et « sauvage »
Ré-animer la pensée, l'imaginaire, et la sensibilité à l'animalité
En cours d'invention
Quand la philosophie redécouvre la sensibilité, elle atteint déjà quelque chose qui n'est plus, et pas encore, humain.
Le loup est la forêt. La forêt charnelle primordiale.
Retour à la « matière » primordiale : la forêt vivante. Conséquences vivantes.
Si les loups, Yellowstone – Si un castor, est une rivière – Les rivières volantes d'Amazonie
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Artémis, et Actéon
Sur-vivants (ὑπερ-)
Faire corps avec : le territoire (originel, sauvage, en deçà de « l'espace »). Faire corps avec : la meute (corps multiple primitif).
Territoire d'abord sonique, sonore, acoustique. Territoire olfactif, dialogue muet et différé. Frontières d'odeurs.
Territoire charnel, aux dimensions du corps de la meute.
Quand la philosophie redécouvre la sensibilité, elle atteint déjà quelque chose qui n'est plus, et pas encore, humain.
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Présences ancestrales
Le cri (hurlement, gémissement, grognement, piaillerie, jacasserie, gazouillis,…), le chant, la danse
Langages sonores d'avant la parole, antéprédicatifs
Ça revient à dire : il y a des cris philosophiques. Chacun sait que chez les oiseaux, on distingue les cris et les chants. […] Mais je peux dire que de même dans la philosophie il y a des discours et que les discours ne sont pas la même chose que les cris, les discours c’est le chant des philosophes. C’est leur manière de chanter, et voilà qu’il y a des cris philosophiques. On risque de passer à côté, à ce moment là on se fait de la philosophie une idée d’une chose morte. On l’assimile au discours qu’elle développe, et un cri philosophique peut toujours être traduit en terme de discours. Mais voilà que quelque chose résiste et que non, si on a le moindre goût de la philosophie, on sait bien que ce sont des cris alors, et que là, la philosophie y trouve les points de sa naissance, de sa vie. Et qu’est-ce que c’est ? […] Qu’est-ce qui fait qu’un philosophe lance un cri philosophique ? Cherchons des exemples. […]
Si vous n’êtes pas sensible au cri philosophique vous n’êtes pas sensible à la philosophie. […] Si vous n’entendez pas ce que c’est que le cri des philosophes, vous ne savez pas ce que c’est que la vie, et vous ne savez pas non plus ce que c’est que la philosophie, et vous ne savez pas ce que c’est que la pensée.
Gilles Deleuze, Cinéma et Pensée, Cours 67 du 30 octobre 1984
La caverne originelle
L'antre et la bête comme être qui se terre
Centre du monde bestial, centre bestial du monde. Foyer d'avant le feu.
« Bestial » et « sauvage » : désir et masculin (la part maudite)
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Lectures philosophiques
Hans Jonas, Le phénomène de la vie : Vers une biologie philosophique Baptiste Morizot, Manières d'être vivant. Enquêtes sur la vie à travers nous Id., L'inexploré Id. et Suzanne Husky, Rendre l'eau à la Terre. Alliances dans les rivières face au chaos climatique Mouvement d'Alliance avec le Peuple Castor Camille de Toledo, Le fleuve qui voulait écrire. Les auditions du parlement de Loire Henri Bosco, L'enfant et la rivière Catherine Barr et Jenni Desmond, Quatorze loups. Une histoire de réensauvagement National Geographic, La Revanche des loups. L'épopée des loups de Yellowstone Antonio Donato Nobre, Il y a un fleuve au dessus de nous Pascal Cuissot (un Film de), Le mystère des rivières volantes d'Amazonie, sur arte Site web du Projet Rios Voadores (Rivières Volantes), initié depuis 2007 par Gérard et Margi Moss | Robert Harrison, Forêts : Promenade dans notre imaginaire Laurent Tillon, Être un chêne : sous l'écorce de Quercus Alexis Jenni, Parmi les arbres, essai de vie commune Élisabeth de Fontenay, Le silence des bêtes : La philosophie à l'épreuve de l'animalité Oliver Austin et Arthur Singer, Oiseaux Zdeněk Veselovský, Le royaume des oiseaux Emmanuelle Kecir-Lepetit et Léa Maupetit, Oiseaux à reconnaître Alice Brière-Haquet et Csil, Le Corbeau d'Épictète Vinciane Despret, Habiter en oiseau Ubisoft Montréal, Far Cry Primal Alain Testart, Art et religion de Chauvet à Lascaux Julien d'Huy, Cosmogonies. La Préhistoire des mythes Jean-Loïc Le Quellec, Avant nous le Déluge ! L'humanité et ses mythes Id., La caverne originelle. Art, mythes et premières humanités |
La philosophie comme manière de vivre
Les sentiments métaphysiques
L'étonnement (θαυμάζειν), l'ennui, l'angoisse, l'effroi, la joie,
l'amour (alêthês erôs)
Les sentiments métaphysiques
L'étonnement (θαυμάζειν), l'ennui, l'angoisse, l'effroi, la joie,
l'amour (alêthês erôs)
La pensée
la plus profonde
aime
la vie
la plus vivante.
Friedrich Hölderlin, Socrate et Alcibiade
En fait je n'étais pas capable de formuler mon expérience, mais, après coup, je ressentais qu'elle pouvait correspondre à des questions comme : Que suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Qu'est-ce que c'est que ce monde dans lequel je suis ? J'éprouvais un sentiment d'étrangeté, l'étonnement et l'émerveillement d'être là. […] Je crois que je suis philosophe depuis ce temps-là, si l'on entend par philosophie cette conscience de l'existence, de l'être-au-monde. […]
Cette expérience a dominé toute ma vie. […] Depuis ce temps, j'ai ressenti très fortement l'opposition radicale qu'il y a entre la vie quotidienne, qui est vécue dans une semi-inconscience, dans laquelle les automatismes et les habitudes nous guident, sans que nous ayons conscience de notre existence et de notre existence dans le monde, entre la vie quotidienne, donc, et des états privilégiés dans lesquels nous vivons intensément et avons conscience de notre être-au-monde.
Pierre Hadot, La Philosophie comme manière de vivre, p. 23
Mon expérience par excellence, je crois que le meilleur moyen de la décrire, c'est de dire que lorsque je fais cette expérience, je m'émerveille de l'existence du monde
Ludwig Wittgenstein, Conférence sur l'éthique, dans Leçons et conversations, p. 148
Lectures philosophiques
Platon, Phèdre Id., Le banquet Léon Robin, La théorie platonicienne de l'amour Plutarque, Dialogue sur l'Amour Hannah Arendt, Le concept d'amour chez Augustin Michel Foucault, Histoire de la sexualité (La volonté de savoir, L’usage des plaisirs, Le souci de soi, Les aveux de la chair) Id., La sexualité, Cours donné à l'Université de Clermont-Ferrand, 1964. Le discours de la sexualité, Cours donné à l'Université de Vincennes, 1969 | Juliette Grégoire et Lucia Calfapietra, Les philosophes parlent d'amour Vinciane Despret, Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent |